À Paris et à Rouen coulent la Seine et les lavis d’encres multicolores, depuis que les dessins et gravures du Parmesan (1503-1540) ont fait le voyage de la capitale au chef-lieu de la Seine-Maritime.
D’une rive à l’autre, la sélection des œuvres – une cinquantaine – est identique à celle exposée, cet hiver, à l’École des beaux-arts de Paris. Elle révèle le génie et la singularité des dessins du maître, dont les inventions graphiques furent diffusées par une technique inédite de gravure en clair-obscur qui fait, pour la première fois, l’objet d’une étude approfondie.
Diane et Trois Lévriers, un dessin inédit découvert dans le cadre de l’exposition, possède ce « don marqué par la grâce » qu’avait décrit Vasari dans ses Vite. On y retrouve l’élégance de la ligne, la fluidité des mouvements, l’agitation des draperies et l’instabilité des figures qui rattachent il Parmigianino au courant maniériste de son temps. Son originalité réside dans son écriture graphique. Celle-ci fait une large place aux hachures utilisées à la manière d’un graveur pour suggérer l’ombre et la lumière, qui confèrent aux figures leur modelé incomparable.
Ce travail sur le clair-obscur, que les Italiens appellent chiaroscuro, ouvre le second thème de l’exposition consacrée à cette technique transposée et perfectionnée dans le champ de la gravure sur bois. Le Parmesan, soucieux de diffuser ses inventions, s’attacha une équipe de graveurs chargée de reproduire ses dessins. À sa tête, Ugo da Carpi met au point, vers 1506, une technique nouvelle afin d’imiter le clair-obscur des dessins sur papier teinté. Un procédé complexe, imité à son tour, sur lequel l’exposition de Rouen apporte un éclairage passionnant.
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Le Parmesan : le clair-obscur en plein jour
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°641 du 1 décembre 2011, avec le titre suivant : Le Parmesan : le clair-obscur en plein jour