Le nouvel envol de Loiseau

L’exposition fait le récit, en images, des itinéraires de ce peintre français associé au courant postimpressionniste, de Paris jusqu’au port de Dieppe, en passant par le pays du Vaudreuil et les falaises d’Étretat. Christophe Duvivier, commissaire de l’exposition et directeur des musées de Pontoise, montre la façon dont Loiseau se saisit des phénomènes mouvants. Qu’il s’agisse de la foule de la place de la Bastille à Paris ou d’un jardin à Pontoise, il développe dans certaines peintures un fin réseau de touches croisées. Dans Bords de l’Eure, cette technique particulière rend compte de la transparence troublante d’une brume matinale. Le visiteur peut reconnaître, dans cette attention portée aux phénomènes éphémères de la nature, les caractéristiques de l’impressionnisme, mais aussi, dans la manière de décomposer la couleur par touches superposées ou juxtaposées, celles du pointillisme. Loiseau est quelque peu oublié par les musées aujourd’hui, sûrement parce qu’il fait partie d’une génération de peintres, nés à la fin des années 1850 et au début des années 1860, comme Henry Moret et Maxime Maufra, qui a partiellement échappé à l’influence de Paul Gauguin à Pont-Aven. Cette exposition, la première consacrée à Loiseau depuis que le Musée de Pont-Aven avait présenté ses paysages de Bretagne en 2001, est peut-être le début d’une meilleure visibilité de cet artiste qui a pourtant connu un succès international de son vivant.