Depuis quelques années, le Palais Fesch multiplie les passerelles entre les beaux-arts et la création actuelle. Cet été, il franchit un cap supplémentaire en confiant les clefs du musée à Laurent Grasso.
L’artiste a eu carte blanche pour remodeler les collections, tâche qu’il a remplie avec gourmandise en imaginant un véritable musée parallèle occupant le dernier étage. La prestigieuse grande galerie plongée dans la pénombre et éclairée par les énigmatiques néons de Grasso prend ainsi une allure rétrofuturiste de grenier aux trésors. À la manière d’un long travelling, l’artiste y a installé une série de portraits, provenant notamment des réserves. Les yeux de ces nombreux personnages, célèbres ou confidentiels, ont été alignés afin que le spectateur se sente littéralement dévisagé. Cette réflexion sur la force du regard et la manifestation du pouvoir traverse d’ailleurs tout ce parcours enthousiasmant. Des tableaux créés pour l’événement isolent ainsi sur fond argenté des paires d’yeux extraites d’œuvres du musée. Selon le même procédé, le plasticien a également prélevé des motifs de compositions religieuses pour en tirer des fantômes aux tonalités métalliques. Pour accentuer encore le trouble, Grasso a enfin placé à côté de panneaux anciens des tableaux contemporains leur ressemblant fortement mais comportant des éléments inquiétants ou anachroniques. Seul bémol : alors que les jeux reposant sur la proximité plastique sont d’une efficacité redoutable, les échos conceptuels s’avèrent en revanche très hermétiques.
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Le musée parallèle de Laurent Grasso
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Abonnez-vous dès 1 €Palais Fesch, Musée des beaux-arts, 50, rue Cardinal-Fesch, Ajaccio (20), www.musee-fesch.com
Légende Photo :
Vue de l'exposition de Laurent Grasso, "Paramuseum", au Palais Fesch-Musée des beaux-arts, Ajaccio. © Photo : Claire Dorn. Courtesy Palais Fesch & Galerie Perrotin, Paris
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°693 du 1 septembre 2016, avec le titre suivant : Le musée parallèle de Laurent Grasso