D’origine cubaine, né sur la petite île de la Jeunesse en 1970, Alexis Leyva Machado, alias Kcho, est donc doublement insulaire. C’est dire l’importance d’une telle charge identitaire dans son œuvre, et ce soin de communication qui l’anime. C’est souligner aussi la présence d’un univers maritime auquel il associe toutes sortes d’objets de récupération, dans des installations qui se dressent dans l’espace comme pour mieux faire signe. Invité en résidence à l’Atelier Calder, à Saché, Kcho vient d’y passer six mois et présente à Tours l’ensemble des œuvres qu’il y a réalisées. Si la mer en est le leitmotiv, une vraie dynamique sous-jacente qui tend l’œuvre et lui confère une force singulière, elle ne l’est jamais de façon illustrative. Qu’elles soient monumentales ou légères, qu’elles procèdent d’un montage complexe ou précaire, les sculptures de Kcho qui déclinent à l’envie les figures du bateau, de la table et de la mer sont fortes d’une gravité qui les ancrait jadis au sol mais que l’expérience de Saché a littéralement libérée de toute attraction terrestre. En suspens dans l’espace du centre d’art, elles semblent y flotter, accusant l’idée de navigation qui les fonde. Quelque chose de paradoxal est à l’œuvre dans le travail de construction de Kcho qui relève de la quête d’une immatérialité. Une œuvre qui joue de mouvement contenu, de tension et d’équilibre.
TOURS, Centre de Création contemporaine, jusqu’au 31 octobre.
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Le monde suspendu de Kcho
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°509 du 1 septembre 1999, avec le titre suivant : Le monde suspendu de Kcho