Littérature - Que m’accompagnent koras et balafong : en regard de ce poème de Léopold Sédar Senghor chantant le « paradis de (s)on enfance africaine, qui gardait l’innocence de l’Europe » dans son recueil Chants d’ombre, un visage d’André Masson.
Exposés au Musée du quai Branly, les poèmes illustrés par Chagall, Hartung ou encore Zao Wou-Ki, de ce défenseur de la francophonie qui fut le premier agrégé africain de grammaire en 1935 et le premier Africain à siéger à l’Académie française, témoignent de la puissance littéraire du chantre de la « négritude » – ce mouvement littéraire et politique rassemblant des écrivains francophones noirs, comme Aimé Césaire –, aussi bien que de sa foi dans la force des mots, de l’art, de la culture. Car c’est à travers les arts (le premier Festival mondial des arts nègres en 1966, l’ouverture du Musée dynamique de Dakar, de la Manufacture nationale de tapisserie de Thiès ou du Théâtre national Daniel Sorano), que celui qui fut député et ministre français avant de devenir premier président du Sénégal de 1960 à 1980, mena tout au long de sa vie ses combats politiques contre le colonialisme et pour le dialogue des cultures. Réunissant des archives inédites, documentation, livres d’art ou tableaux, l’exposition du Musée du quai Branly donne à voir avec clarté les jalons du parcours et de la pensée de Senghor, sans omettre la contestation qu’il a suscitée, notamment en 1974, lorsque l’artiste Issa Samb brûla ses toiles retenues pour l’exposition « Art sénégalais d’aujourd’hui » au Grand Palais, pour dénoncer l’institutionnalisation de l’art au Sénégal.
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Le monde selon Senghor
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°762 du 1 mars 2023, avec le titre suivant : Le monde selon Senghor