Le MAAT de Lisbonne explore l’univers sans limites du célèbre couple de designers.
Lisbonne - Lors de l’ouverture, le 5 octobre du nouveau Museu de Arte, Arquitetura e Tecnologia ou MAAT (lire le JdA n°466), son directeur, Pedro Gadanho, était fier d’annoncer : « Avec le MAAT, nous allons enfin pouvoir accueillir les grandes expositions internationales que l’on ne voyait plus à Lisbonne depuis vingt ans ! » C’est le cas de cette présentation inaugurale « O Mundo de Charles e Ray Eames » (« Le monde de Charles et Ray Eames »), venue du Barbican Centre, à Londres. Elle s’installe dans l’un des deux bâtiments du MAAT, le Central Tejo, ex-centrale électrique de Lisbonne réaménagée en juin en salles d’expositions façon white cube.
40 ans d’innovations
À la scène comme à la ville, Charles Eames (1907-1978) et Ray Eames (1912-1988) formèrent un couple-phare du design des États-Unis, sinon mondial, et cette rétrospective explore les mondes dans lesquels ils ont œuvré. L’architecture et le design, mais aussi la photographie et les films. Un parcours chronologique raconte cette histoire singulière qui dura quatre décennies, dès 1941. La date n’est pas anodine, comme le montre une première salle truffée de pièces en contre-plaqué moulé. Il s’agit de participer à « l’effort de guerre » et les Eames développent alors moult produits expérimentaux pour l’armée américaine : depuis des attèles pour les blessés – de véritables sculptures – produites dès l’été 1942, jusqu’à une étonnante étude, du « nez » conique d’un avion militaire. Ces expérimentations à l’heure de la guerre seront les fondements de leurs travaux en temps de paix. On voit ainsi une série de prototypes de sièges qui explorent la technique du moulage à travers divers matériaux. Splendide symbole de ces recherches : un modèle grandeur nature de La Chaise (1948-1950), première assise moulée en plastique créée par les Eames, à l’occasion d’un concours international de conception de mobilier bon marché, lancé à l’époque par le MoMA, à New York.
Aux côtés des travaux les plus connus, se hissent aussi des pièces peu vues, à l’instar de cette chaise Minimum, de 1948 au frêle dossier en forme de sucette ou des maquettes (neuves telles les maisons Case Study Houses n° 8 et n° 9 ; ou restaurée comme celle à grande échelle de l’installation Think, performance multi-écrans montrée, en 1964-1965 lors de l’Exposition universelle de New York.
Enfin, plusieurs surprises à découvrir du côté des photographies, tels ces diaporamas à écran triple et côté cinéma, le film expérimental Powers of Ten, qui montre une vision du monde à travers une progression logarithmique, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Vertigineux !
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Le monde selon Eames
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 9 janvier 2017, MAAT, avenue Brasilia, Central Tejo, Lisbonne (Portugal), tél. ( 351) 210 028 130, www.maat.pt, mercredi-lundi 12h-18h, entrée 5 €
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°468 du 25 novembre 2016, avec le titre suivant : Le monde selon Eames