Créé en 2000 par Hervé Di Rosa et Bernard Belluc, le Miam de Sète, un de ces lieux trop rares en France où la confrontation entre culture populaire, art contemporain et art singulier est vivace, propose un regard rétrospectif sur ses expositions les plus emblématiques depuis son ouverture.
Bodys Isek Kingelez (né au Congo en 1948) ouvre le parcours avec une maquette de « Sète en 3009 », grandiose mégapole de papier, carton, plume, rhodoïde, plastique et gouache, qui plonge le visiteur dans un abîme de rêves baroques bien plus stimulants que s’il était face à une maquette de ville réaliste.
Puis l’on redécouvre au rez-de-chaussée les Caravanes d’Hervé Di Rosa, chimériques plongées dans l’univers de l’onirisme le plus affranchi. Les deux étages du musée prolongent l’immersion au sein de galaxies improbables, comme le vaste fauteuil de Gonçalo Armando Mabunda (né au Mozambique en 1975), déstabilisant assemblage d’armes rouillées. L’art modeste ne serait-il pas tout simplement l’art de ceux qui n’ont pas besoin de se prendre pour des artistes pour réaliser quelque chose ? Des « objets de piété », voués au culte de l’icône qu’est devenu Elvis Presley, réalisés par Elayne Goodmann, infirmière à la retraite vivant à Columbus (Mississippi), aux sidérants panos, des tissus peints apparus dans les années 1940 dans les prisons des États-Unis d’Amérique du Nord peuplées de chicanos, une cinquantaine d’artistes ébouriffent nos conventions et investissent avec parfois la prégnance d’une enfance toujours présente les territoires des imaginaires les plus décalés. Imaginant ce que les Sétois appellent joliment des « couillandres ».
« Les Trésors de l’art modeste »,
Musée international des arts modestes (Miam), 23, quai Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, Sète (34), www.miam.orgx
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Le Miam sort ses réserves
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°655 du 1 mars 2013, avec le titre suivant : Le Miam sort ses réserves