De Mario Merz, on connaît surtout ses Igloos, sculptures où la vie, la mort, la frontière entre vide et plein s’estompent lentement dans une forme qui, à force d’abstraction, en devient organique. Pourtant, cet artiste italien, figure de proue de l’Arte Povera, fut d’abord un peintre, activité qu’il renia dans les années 50 au moment où il s’engageait dans l’avant-garde italienne. Ce n’est qu’au début des années 70, dans le secret de l’atelier, qu’il aborde de nouveau la question de la représentation graphique. Ces œuvres, d’abord confidentielles, acquièrent tout au long des années 80 une importance accrue au point d’aboutir dernièrement à un groupe de peintures grands formats. Pour Mario Merz, toute œuvre picturale ou graphique est à la fois expérimentation sur la force des matériaux et interrogation sur les archétypes de l’inconscient. Ainsi, toute une série de dessins plus anciens traitent de la frontière entre animalité et humanité. Merz obtient cette force en mélangeant à la fluidité du trait et la beauté des couleurs les matériaux les plus hétéroclites (bois, terre, métal, néon). Peintures de sculpteur ou sculptures de peintre ? Difficile de décider tant ces ensembles refusent la problématique de la perspective dans un plan bidimensionnel. C’est sans doute beaucoup plus vers l’art chinois ou japonais qu’il faut se tourner pour retrouver une volonté similaire de creuser dans la représentation des espaces sans équivalents dans le réel.
NÎMES, Carré d’art, jusqu’au 24 septembre.
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Le métier secret de Mario Merz
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : Le métier secret de Mario Merz