Une mise au point est nécessaire : les meubles dits « de Le Corbusier », à part quelques raretés, sont tous signés aussi de Charlotte Perriand et, ce que l’on oublie trop souvent, de son cousin Pierre Jeanneret (L’Œil n°501). Détestant ce qu’il appelait l’art décoratif, parce que « le décor camoufle » et que « la camelote est toujours décorée et abondamment », il se passionnait néanmoins pour l’art de vivre dans ses « machines » à habiter, et il avait donc forcément des idées très claires sur ce que devait être le mobilier : fonctionnel, puriste comme sa peinture, de préférence fait en série et qui puisse se combiner. Il adorait les archétypes qui avaient déjà fait leur preuve comme le fameux fauteuil en bois courbé de Thonet ou la chaise en fer forgé de jardin. S’inspirant des fauteuils club anglais, il fit faire à ses acolytes le fauteuil « grand confort », ce gros cube de métal et de cuir, symbole aujourd’hui du fauteuil moderne. Même chose pour la non moins célèbre chaise-longue, inspirée du fauteuil basculant des dentistes et des rocking-chairs coloniaux. Grâce à l’imagination et au pragmatisme de Charlotte Perriand, ils purent ainsi mettre au point, dans les villas puristes des années 30, une série de meubles devenus aujourd’hui le nec plus ultra du classicisme ! Et dans les années 50 avec les fameuses Unités d’habitation de Marseille ou de Rézé-les-Nantes, inventer du mobilier multifonctionnel, intégré, escamotable, qui forme aujourd’hui notre univers quotidien.
Galerie Down-Town, 20 mai-30 juillet.
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Le Corbusier dans ses meubles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Le Corbusier dans ses meubles