Le choc « concret » des générations

Depuis sa création, l’EAC multiplie les expositions pédagogiques et thématiques, les confrontations transversales ou transgénérationnelles. Les expositions temporaires de la Galerie du château créent des passerelles entre les maîtres de l’Art concret et la création contemporaine.

Partant de ce principe, neuf artistes de la nouvelle génération ont été invités à choisir au sein de la collection Albers-Honegger des œuvres qui leur font écho. Parmi les maîtres invoqués on croise Daniel Buren, Imi Knoebel, Helmut Federle, Max Bill, Joseph Kossut, Niele Toroni et d’autres. Au-delà des liens formels et conceptuels existants plus ou moins lisibles, la présence de ces œuvres tutélaires auprès des artistes invités crée une belle synergie : Isabelle Ferreira, dont le protocole de création, à la lisière de la sculpture et la peinture fait intervenir l’agrafage, l’arrachage ou le grattage des surfaces. Emmanuel Van der Meulen, avec ses tempera, alterne les stricts aplats de couleurs avec les effleurements du pinceau, créant des ruptures visuelles singulières. Les propositions complexes d’Emmanuel Lagarrigue, à la fois visuelles et sonores, intègrent la sculpture, la vidéo et surtout l’exploration du langage.

On découvre les encres sur papier, subtiles et vibratoires, de Claire Chesnier, les panneaux dépouillés d’Olivier Filippi, les objets-peintures en bois sculpté de John Cornu, à la fois radicaux et poétiques, les images qu’Isabelle Giovacchini détourne en de mystérieuses représentations, les créations à travers lesquelles Adam Vackar se réapproprie codes et symboles sociétaux et enfin les inscriptions abstraites sur tissu de Nicolas Chardon.