Les expositions de collection ne sont pas toujours palpitantes, c’est pourquoi il convient de souligner « L’Œuvre et ses archives » à l’initiative de la directrice du CAPC de Bordeaux, Charlotte Laubard, et de son équipe.
À quoi sert un musée d’art contemporain aujourd’hui ? Comment s’adapte-t-il aux problématiques emblématiques du postmodernisme que sont les processus et les modes de pensée mobiles ? À partir de trois œuvres représentatives des difficultés que rencontre aujourd’hui une institution muséale à conserver sans fétichiser des pratiques en mouvement, la démonstration expose, sans assommer, des pièces de Daniel Buren, Mario Merz et Claude Rutault et leurs archives. Soit trois protocoles différents, allant du plus autoritaire à l’interprétation la plus souple.
Prenez l’ensemble de Mario Merz, à peu de chose près une reconstitution de la monographie historique de 1969 à Rome. Il en existe en fait deux autres versions, réalisées par l’artiste au CAPC en 1990 et 1992. Celui-ci est décédé, aujourd’hui que faire ? C’est d’ailleurs le titre d’une de ses œuvres, Che fare ? D’autant qu’il faut refaire les pièces à chaque fois. Les archives sont alors précieuses pour décider de la « bonne » version.
Cette documentation est exposée avec simplicité sans se transformer en œuvre. Et le spectateur apprend à s’interroger lui aussi sur son propre statut. Si le musée analyse ses fonctions, le visiteur postmoderne, cible de toutes les protestations, des critiques et de tous les enjeux, en vient au même raisonnement. Il est ainsi au cœur de cette incursion dans la fabrique de l’histoire qu’est un musée d’art contemporain ; telle est la belle leçon de « L’Œuvre et ses archives ».
CAPC Musée d’art contemporain, 7, rue Ferrere, Bordeaux (33), www.capc-bordeaux.fr
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Le CAPC à l’œuvre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : Le CAPC à l’œuvre