Anvers

L’avenir élastique de Boyd Webb

Une exposition légère pour un regard grave

Le Journal des Arts

Le 1 février 1995 - 215 mots

Au MUKhA d’Anvers, le Britan­nique Boyd Webb (né en 1947) expose des œuvres réalisées entre 1992 et 1994. Il y témoigne d’une sensibilité aux questions d’éthique, et particulièrement à celles qui posent le problème de la sexualité et de la reproduction.

ANVERS (de notre correspondant) - Le regard se veut panthéiste en prenant le corps comme point d’ancrage d’une recherche de la destinée, qui passe par les figures emblématiques des cellules, des tissus humains et des spermatozoïdes, nos doubles hypothétiques. L’humour n’est pas dénué d’une critique morale. Alors que tout tient désormais dans le caoutchouc – Sida oblige –, la science ouvre des possibilités nouvelles, comme l’insémination artificielle, qui brisent l’équilibre de l’espèce et la prive de son plaisir fondateur.

La notion d’échec, souvent au centre des recherches de Webb, prend ici une dimension nouvelle, que ce soit dans les sculptures, les dessins acides de petits formats ou dans ces cibachromes monumentaux aux interrogations douloureuses. La simplicité des moyens employés témoigne de l’intégrité mise en œuvre pour déjouer les pièges du discours lénifiant. Le jeu est la règle, et la signification n’est jamais donnée. Une exposition légère pour un regard grave auquel chacun donnera son sens propre.

Anvers, Musée d’art contemporain (MUKhA), tous les jours sauf le lundi, de 10h à 17h, jusqu’au 19 février.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°11 du 1 février 1995, avec le titre suivant : L’avenir élastique de Boyd Webb

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