Rompre avec l’art ampoulé de l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg comme avec le réalisme social du « groupe des ambulants », s’ouvrir aux expériences occidentales tout en créant une école russe indépendante... Telles sont les ambitions des jeunes artistes du Monde de l’art, de la Toison d’Or ou de la revue Apollon, ces groupes qui souhaitent animer la vie artistique russe du début du siècle. Parmi eux, Goncharova, Larionov, Popova, Exter, Rodchenko... Ces derniers s’initient aux hardiesses fauves et cubistes chez les collectionneurs éclairés de Moscou et Saint-Pétersbourg, les célèbres Chtchoukine et Morozov. Autre élément essentiel de leur inspiration : l’imagerie et les motifs de l’art populaire russe, ceux des gravures sur bois, des broderies, des livres de colporteurs ou des icônes, dont ils apprécient la simplicité de la mise en forme et la schématisation des traits. De ce mélange d’influences va naître l’avant-garde russe, qui prend la voie du néo-primitivisme, puis du rayonnisme, avant de s’engager dans l’abstraction suprématiste. L’exposition de la Kunsthalle de Hambourg retrace l’émergence de ce mouvement, à travers quatre-vingt-dix toiles dont la plupart, provenant de musées provinciaux russes, sont encore inconnues du public occidental.
HAMBOURG, Hamburger Kunsthalle, jusqu’au 10 janvier.
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L’avant-garde russe redécouverte
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°501 du 1 novembre 1998, avec le titre suivant : L’avant-garde russe redécouverte