L’automne et l’hiver auront été russes. Plusieurs institutions dans le monde dévoilent les splendeurs de la Russie, avec en point d’orgue son avant-garde, célébrée à Bruxelles.
De l’exposition du Guggenheim intitulée « Russia ! », 700 ans de création, des icônes du XIIe siècle jusqu’à nos jours, entièrement financée par une fondation de la famille Poutine, il a été dit qu’elle rappelait certaines heures de la propagande soviétique.
Il n’empêche, la super exposition rassemble nombre de chefs-d’œuvre rarement visibles en dehors de leurs terres natales. Et si l’exposition pèche un peu côté avant-garde, c’est bien parce que Bruxelles en pleine vague russe, avec le festival Europalia entièrement dédié à la culture de cet immense pays, s’est accaparé les joyaux du Musée national russe de Saint-Pétersbourg et de la galerie nationale Trétiakov de Moscou, entre autres.
L’exposition rassemble près de 300 œuvres, majoritairement des tableaux mais aussi des sculptures, maquettes, photographies, affiches, balayant plus de 30 années de foisonnement intellectuel et artistique en Russie.
Europalia
À Bruxelles, le festival Europalia propose un nombre conséquent d’expositions. Parmi elles, celle de la galerie Pascal Polar permet de découvrir l’œuvre d’un inconnu très doué, Karl Waldmann, contemporain des constructivistes russes comme l’attestent ses collages et photomontages exposés aux côtés d’œuvres constructiviste russes. Ces dernières proviennent de la collection bâloise Bodenschatz, des exemplaires rares de Malévitch, Filonov…
Plus d’une vingtaines d’artistes, une collection rarement exposée, sont alliés à la « découverte » du corpus exceptionnel de Waldmann, dont les compositions rappellent autant Rodtchenko, Maïakovski que la puissance critique du dadaïste allemand John Heartfield.
Jusqu’en France
En France, le musée de Strasbourg, consacre une magnifique monographie au Letton installé en Russie, Gustav Klucis (cf. L’œil n° 575), dont les œuvres retracent son passage du suprématisme au photomontage.
Le parcours ne serait pas complet sans les photographies d’Alexandre Rodtchenko (1891-1956), relativement discret dans le panorama bruxellois mais célébré au musée de Chaumont en France. Une plongée dans ses compositions anguleuses aux perspectives accusées et rapides, magnifiant des corps d’athlètes ou de travailleurs dans la meilleure tradition russe de l’époque.
Les occasions sont donc nombreuses de découvrir cette culture d’avant-garde, secouée par la Révolution de 1917.
1912 Larionov expose sa première œuvre rayonniste. 1915 Malévitch dévoile au public le suprématisme. 1917 Révolutions de Février puis d’Octobre. 1921 Rodtchenko devient chef de fil du constructivisme. 1924 Mort de Lénine. 1927 Fermeture du Ghinkhouk, l’Institut national de la culture artistique à Leningrad dirigée par Malévitch.
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L’avant-garde russe à Bruxelles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°576 du 1 janvier 2006, avec le titre suivant : L’avant-garde russe à Bruxelles