L’autre visage du Siècle d’Or

L'ŒIL

Le 1 octobre 1999 - 212 mots

La peinture hollandaise du Siècle d’Or, telle qu’on la connaît, de Rembrandt à Frans Hals, est généralement considérée comme foncièrement réaliste. À tel point que parler d’un classicisme hollandais semble presque incongru. C’est pourtant le propos de cette exposition qui vient élargir et enrichir nos connaissances trop souvent bornées par les catégories. C’est précisément l’un des maîtres du maniérisme nordique, Hendrick Goltzius, qui jette les bases du classicisme en Hollande. À Haarlem, en 1587, Goltzius, le théoricien Carel van Mander et le peintre Cornelis Cornelisz ouvrent une académie fondée sur l’étude du nu. Trois ans plus tard, le maître se rend en Italie ; suite à ce voyage, il renonce à ses excès maniéristes et s’oriente vers un classicisme néo-renaissant. Ses élèves Salomon de Bray et Pieter de Grebber développent cet art basé sur les thèmes mythologiques et bibliques.
Il faut aussi noter le peintre et architecte Jacob van Campen, très impressionné par Palladio, auteur de l’Hôtel de Ville d’Amsterdam et du palais de Huis ten Bosch à La Haye. On ne s’étonnera pas d’apprendre que ces artistes travaillaient essentiellement pour la noblesse, les riches bourgeois hollandais se contentant des « petits genres » artistiques qui font aujourd’hui la gloire de la peinture hollandaise.

ROTTERDAM, Museum Boijmans Van Beuningen, jusqu’au 9 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°510 du 1 octobre 1999, avec le titre suivant : L’autre visage du Siècle d’Or

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