Tony Smith est généralement considéré comme l'un des sculpteurs les plus représentatifs du minimalisme américain. C'est oublier un peu vite tout un pan de sa création et même ce qui sous-tend les masses noires, de forme géométrique simple, pour lesquelles il est connu. On a déjà beaucoup commenté en France son usage de titres comme Die – qui signifie notamment "meurs!" – pour un cube d'un mètre quatre-vingt de côté. On ne connaît cependant guère, tout simplement par manque de visibilité, toute la partie de son œuvre qui ne peut être assimilée au minimalisme. Une photographie permet peut-être de la situer, qui représente Smith assis sur un banc, aux côtés de Pollock et de Newman. C'est en effet de l'expressionnisme abstrait, avec ses ambitions métaphysiques aussi bien que formelles, qu'il faut la rapprocher. Cette première véritable rétrospective de son œuvre permettra, on l'espère, à de nouvelles générations d'artistes et d'amateurs d'en être enrichis, d'autant plus aisément qu'y est réuni l'ensemble des facettes du travail de Smith. Outre les projets d'architecture – dont une église envisagée avec Pollock – les peintures entreprises à partir des années cinquante sur un mode abstrait très particulier, où le cercle devient une forme vivante, seront sans doute une vraie révélation pour beaucoup. Tandis que la présentation de plusieurs œuvres monumentales dans des lieux publics de Manhattan, en sus des trois sculptures installées de manière permanente, peut montrer combien les interactions de cette sculpture pseudo-minimale et de l'environnement sont complexes.
NEW YORK, Museum of Modern Art, jusqu'au 22 septembre.
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L'autre Smith
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°499 du 1 septembre 1998, avec le titre suivant : L'autre Smith