Au fil des années, il deviendra de plus en plus difficile de faire la part de la photographie de reportage (au sens convenu du terme) et de celle évoluant dans la sphère des arts plastiques. Le prière d’insérer du CNP, selon lequel « Bruno Serralongue photographie une autre actualité depuis la position de l’individu anonyme, plongé dans la foule », pourrait d’ailleurs tout aussi bien s’appliquer à des démarches depuis longtemps entrées dans les pratiques courantes de la prise de vue, grâce à des Cartier-Bresson, des Ronis ou des Winogrand. Faut-il pour autant réduire le champ de la photographie dite plasticienne aux seuls travaux conceptuels ? Certes non. C’est donc au niveau de la lecture de l’image que se situera la différence. Ici, l’on verra un document d’actualité bien composé selon des normes où la géométrie occupe une place de choix. Là on jugera une œuvre, selon des critères et des références appartenant au domaine de l’art contemporain : support, taille, prix, technique employée, Serralongue travaille à la chambre, nous dit-on. N’était-ce point le cas également pour Weegee, célèbre reporter à chaud ? On pourrait aussi évoquer Warhol et son rapport ambivalent avec le ready-made, s’il n’était délibérément sorti du champ photographique pur. Captée par l’espace muséal, ou livrée sur papier journal, l’image ne vaut plus que pour l’émotion, intellectuelle ou sentimentale, qu’elle déclenche chez le spectateur.
- PARIS, Centre national de la Photographie, 11, rue Berryer, tél. 01 53 76 12 32, 20 février-1er avril.
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L’autre actualité de Serralongue
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°534 du 1 mars 2002, avec le titre suivant : L’autre actualité de Serralongue