Depuis son ouverture en septembre 1994 dans une ancienne usine du centre ville, le Musée d’Art moderne et contemporain de Genève ne cesse d’inventorier les pratiques par lesquelles l’art codifie un certain rapport au collectif et lutte ainsi contre le « désenchantement du monde ». Ce programme, « montrer dans un même lieu des œuvres hétérogènes et des artistes qui, a priori, ont peu de choses en commun », pourrait facilement paraître ambitieux et élitiste, voire abscons. Mais le parcours de cette septième et dernière édition de « Patchwork in Progress » contrarie cette idée. Une certaine linéarité est aisément perceptible. Les questions de « l’universalisme », de l’évolution de notre société, sont au cœur de plusieurs démarches telles celles de Yves Bélorgey, Balthasar Burkhard, Béatrice Cussol, Elaine Sturtevant, Xavier Veilhan. Parmi toutes ces pratiques, l’une se distingue particulièrement : celle de Matthieu Laurette. Né en 1970 à Villeneuve Saint-Georges, Matthieu Laurette s’est dernièrement fait remarquer par des actions qui toutes s’ingénient à déjouer les codes de la société du spectacle et son système marchand. Avec une œuvre-performance comme Satisfait ou remboursé, il éduquait le public en lui indiquant la liste des produits qu’il était possible de se faire rembourser dans un supermarché. Dernièrement, il proposait sur un site Internet les informations nécessaires pour obtenir diverses nationalités, afin de les collectionner. Ici, les deux petites vitrines qu’il vient d’investir montrent des documents, des traces d’une activité artistique totalement tournée vers la critique sans concession des médias.
GENÈVE, Musée d’Art moderne et contemporain, jusqu’au 23 décembre.
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Laurette sur Internet ou au supermarché
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Laurette sur Internet ou au supermarché