Membre du collectif Qubo Gas, Laura Henno est aussi photographe sous son propre patronyme. Le Centre photographique d’Île-de-France (CPIF) lui offre cet automne une monographie substantielle intitulée «”¯La route du retour”¯» à laquelle une publication, Summer Crossing, fait écho.
S’y croisent plusieurs séries énigmatiques qui cultivent la tension entre réalité et fiction. Sa plus récente production, réalisée cet été sur l’île de la Réunion, réunit des paysages verdoyants d’où émergent des groupes de jeunes gens. S’ils ne posent pas, la mise en scène reste palpable sans toutefois tout livrer.
Dans ses précédentes images, d’autres jeunes gens – peut-on les appeler ses personnages ? –, l’œil inquiet, les épaules tombantes, dans un accablement postadolescent de la fuite, laissaient présager le drame. Le titre de cette exposition, « La route du retour », est lié à une image prise en 2008, le portrait en extérieur d’une adolescente, les cheveux collés par la bruine, le regard direct mais las. L’indicible permet d’imaginer tant d’histoires et de tourments que l’on panique. On imagine tout aussi bien les jeunes Réunionnais en descendants des « marrons » fuyant l’esclavage que cette jeune fille en fugueuse. Laura Henno est avare en informations mais pas en détails. Sa photographie précise et découpée ne raconte pas, mais préfère l’induction, laissant ainsi une plus grande liberté à celles et ceux qui regardent. Avec ses images inconfortables et obsédantes, Laura Henno nous invite à cultiver l’incertitude.
CPIF, 107, avenue de la République, Pontault-Combault (77), tél. 01 70 05 49 80, www.cpif.net, jusqu’au 6 novembre 2011.
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Laura Henno entre réalité et fiction
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°639 du 1 octobre 2011, avec le titre suivant : Laura Henno entre réalité et fiction