Dans l’espace d’art contemporain de la Tôlerie, la commissaire d’exposition Alexandra Fau a réuni des œuvres contemporaines autour de la question de l’archéologie, de l’écriture de l’Histoire, de son interprétation et du faux.
Œuvre phare de l’exposition, la performance de 1974 du collectif Ant Farm a consisté à planter une Cadillac dans le désert au bord de la mythique route 66, comme une relique des temps précédant le choc pétrolier. Un an plus tard, le même collectif enterrait dans la Citizen’s Time Capsule des objets de la civilisation moderne qu’il avait choisis, manipulant ainsi l’Histoire.
Que retrouve-t-on de notre civilisation, et comment l’Histoire peut-elle être fidèlement restituée ? La question est aussi posée par le cabinet clermontois Fabre/Speller chargé de réaliser la réplique de la grotte Chauvet dont les croquis sont exposés. Ou par l’artiste Ann Guillaume, fille d’archéologues, qui réalise des moulages de silex comme des répliques qui pourraient remplacer à terme l’objet authentique dans une exposition ou un musée.
De son histoire personnelle, l’artiste mexicain Jorge Santorre a exhumé des souvenirs pour écrire les archives de sa propre œuvre, My Dolmen, réalisée trois mois plus tôt. Non datées, inexactes voire falsifiées, ces sources sont en réalité une réinterprétation par l’artiste de son œuvre. De même, la photographie de l’installation d’Emmanuelle Lainé, réalisée quelques mois plus tôt, ne peut être le témoin objectif de son travail. Elle devient une œuvre à part entière qui donne un nouveau sens à sa création... comme une nouvelle donnée archéologique dans l’Histoire.
Espace d’art contemporain La Tôlerie, 10, rue de Bien-Assis, Clermont-Ferrand (63), tél. 04 73 90 29 23.
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L’artiste en archéologue
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°651 du 1 novembre 2012, avec le titre suivant : L’artiste en archéologue