L’art à l’épreuve de Verdun

Un synonyme d’anéantissement total. Pourtant, malgré l’horreur du conflit, certains artistes ont continué à créer dans cet enfer. Dans les tranchées, comme à l’arrière-front, côté français, comme côté allemand ; des peintres, des dessinateurs, des sculpteurs mais aussi des écrivains et des musiciens ont trouvé dans la création une planche de salut et une forme de « réhumanisation » face à la barbarie. Cette nécessité intérieure n’a d’ailleurs pas animé uniquement les artistes professionnels, mais aussi des amateurs qui, avec des moyens rudimentaires, ont tenté de transcender leur expérience traumatique. Ils ont ainsi injecté un peu de beauté dans leur quotidien en transformant des matériaux de récupération, tels que des pièces métalliques provenant de munitions et d’équipements militaires, en sculptures, mais aussi du bois, des pierres et même des végétaux en œuvre d’art. Le Mémorial de Verdun conserve de précieux témoignages de cet artisanat de tranchée et présente une cinquantaine de pièces pour sa grande exposition d’été. Elles sont accompagnées de près de 150 œuvres prêtées par des musées et des particuliers, signées par des artistes de renommée internationale tels que Fernand Léger, Franz Marc ou encore André Derain. Événement dans l’événement, le célèbre tableau Verdun de Félix Vallotton, icône de la bataille, est exposé pour la toute première fois dans la ville qui l’a inspiré.