L’art et l’artisanat, main dans la main

L’idée est de réunir sept œuvres issues de collaborations entre artisans, plasticiens, designer, architecte et graphiste dans une même pièce, rappelant les installations muséales du XIXe siècle. Pour le commissaire de l’exposition, Gallien Déjean, il s’agit de s’immerger dans un espace-temps contemporain et d’appréhender les mélanges et rencontres possibles entre des domaines habituellement cloisonnés. La period room « me permet cette utopie de l’interaction et du mélange des genres ». La scénographie elle-même, dans cette galerie haute du Palais, est une création de l’architecte Elias Guenoun, du graphiste Philippe Millot et du peintre en décors Alexandre Poulaillon. Leur papier peint « dominoté », dans l’antichambre, reprend les motifs du polystyrène gratté qu’ils ont imaginés à l’intérieur de la galerie. L’artiste Chloé Quenum a choisi Aude Marie, designer textile spécialisée dans la maille, pour réaliser en duo le tapis de l’escalier monumental. La caméra d’Isabelle Cornaro s’est posée quant à elle sur les matériaux accumulés dans l’atelier de la brodeuse de plumes Janaïna Milheiro. De leur côté, Glass Fabrik et Anthea Hamilton ont créé un bureau surréaliste recouvert d’une montagne de lave de verre.

Cette exposition réunit tous les créateurs, dans une acception large du terme – un écrivain fut également convié à l’origine du projet –, et met à l’honneur l’artisanat d’art. Elle prolonge non seulement les Journées européennes des métiers d’art mais inaugure aussi une nouvelle orientation du Palais de Tokyo sur le rapprochement entre arts plastiques et artisanat, nouvelles alliances artistiques ayant le vent en poupe ces dernières années. Ce programme comprend une série d’expositions et d’événements à venir en 2014, comme la création d’une œuvre pérenne de l’artiste américaine Sheila Hicks et la participation du Palais aux Designer’s Days en mai.