Depuis 1994, l’association “in situ”? invite des artistes à venir réaliser des œuvres à Enghien-les-Bains, près de Paris. Pour sa deuxième édition, la Biennale réunit dix artistes pour un parcours créatif à suivre à pied et en pédalo.
ENGHIEN-LES-BAINS. Enghien, son lac, son casino, sa Biennale d’art contemporain, telle pourrait aujourd’hui se définir la station balnéaire la plus proche de Paris. L’initiative en revient à une association à but non lucratif créée en 1993 par Christine Benadretti et Christine Larroque, “in situ”, qui s’est donnée pour objectif, et cela dès sa création, “la réalisation d’actions artistiques dans l’espace urbain et public”. Le commissariat de la Deuxième Biennale d’art contemporain “Eaux de Là 98” a été confié à Catherine Grout, qui a invité huit artistes. Leurs pièces viennent rejoindre les créations de deux participants à la première édition, Dominique Bailly et Jean-Marie Krauth. La manifestation fonctionne sur différents rythmes. Toutes les œuvres ne sont pas installées le même jour, ni systématiquement retirées à la fin de l’exposition. Ici, au contraire, les artistes viennent réaliser leur œuvre librement, organisant à l’occasion une performance, afin que chacune des pièces vienne épouser en douceur le paysage urbain et s’y intègre sans le brusquer. Loin des grandes inaugurations officielles et définitives, les organisateurs préfèrent ménager la rencontre des publics et des œuvres dans un rapport personnel plus intime. Les artistes l’ont d’ailleurs bien compris, et c’est dans cet état d’esprit qu’ils ont réalisé leurs pièces in situ. Ainsi, Catherine Beaugrand a imaginé Peter n’est pas pierre, une installation sonore qui conjugue paroles et dialogues en plusieurs langues, dont les deux parties peuvent être entendues à la gare SNCF, sur le quai direction Paris, et au kiosque de la Villa du Lac (45ter avenue de la Ceinture). Avec les Joueurs de flûte, Erik Samakh signe également une œuvre sonore, diffusée à partir de l’île aux Cygnes et qui se propage ensuite dans toute la ville. L’artiste suisse Beat Streuli a fait installer dix affiches dans des emplacements publicitaires habituels, des photographies réalisées à Enghien au printemps, tandis que sa compatriote Susanna Niederer a conçu un portique mis en place à côté du lac et du théâtre du casino, portant dix cloches en bronze. D’autres pièces du Japonais Akio Suzuki, des Allemands Franz-Erhard Walther, Jan Kopp et Bogomir Ecker viennent compléter une biennale originale, à découvrir à pied ou en pédalo.
EAUX DE LÀ 98, DEUXIÈME BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN, jusqu’au 30 septembre, divers lieux dans la ville, 95880 Enghien-les-Bains. Renseignements à l’Office de Tourisme, place du Maréchal Foch, tél. 01 34 12 41 15, www.icono.org/in_situ.
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L’art actuel en pédalo
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°63 du 19 juin 1998, avec le titre suivant : L’art actuel en pédalo