La direction à l’Architecture et au Patrimoine du ministère de la Culture retrousse ses manches et s’attaque à la difficile entreprise de sensibilisation du grand public à l’architecture contemporaine. Un vœu pieux pour une discipline en mal de reconnaissance. Débordés par une poignée de stars pour les grands programmes publics, et par les métiers du bâtiment pour l’environnement quotidien, les architectes peinent à séduire et à banaliser le recours à leurs compétences pour bâtir nos cadres de vie. Au mépris de la qualité architecturale, habitats, mobiliers urbains, infrastructures et équipements
publics sont la plupart du temps abandonnés au savoir-faire des constructeurs. Pour redonner au public l’envie d’architecture, le ministère a donc imaginé une série de mesures et événements. Inaugurée par une série d’affiches dévoilées le printemps dernier, la campagne prend appui sur un site internet efficace, dont les textes signés Christophe Le Gac sont consacrés à l’architecture
sous ses aspects techniques, symboliques et théoriques (www.aimerlarchi.culture.fr), augmentés d’un sporadique calendrier des événements ayant trait aux choses du bâti. En point d’orgue de l’opération, et en partenariat avec la presse locale, la campagne s’achève sur un prix de l’architecture du Grand Public décerné par Régions, récompensant immeubles, espaces urbains, équipements publics, maisons, espaces commerciaux et lieux de travail, suivi d’un couronnement à l’échelle nationale. C’est à la Région Grand Ouest que revient la palme du dynamisme. Projets, réalisations, mobilisation du public et événements en tout genre honorent la discipline architecturale en Normandie aussi bien qu’en Bretagne et Pays de la Loire. Curieusement, le public a préféré donner son suffrage aux bâtiments et équipements les plus sages, en témoigne en Bretagne, la résidence Bananec, classique et tiède réalisation signée Anne-Yvonne et Georges Garrec. À noter toutefois quelques réussites aussi sobres qu’audacieuses, parmi lesquelles la résidence Germinal, livrée par Jean-Michel Bossu à Sotteville-lès-Rouen (HauteNormandie), ou encore le manoir du Tourp (Basse-
Normandie), remarquable restauration de site, bénéficiant de 70 % des suffrages. Moins geste architectural que recherche de qualité de cadre de vie, les édifices sélectionnés, espérons-le, entament peut-être et enfin la difficile réconciliation du public et de son environnement bâti.
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L’architecture quotidienne à la rencontre du public
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°549 du 1 juillet 2003, avec le titre suivant : L’architecture quotidienne à la rencontre du public