Où en sont les recherches les plus contemporaines dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme ? Pour la seconde année consécutive, ArchiLab propose à Orléans, à travers expositions et débats, un éclairage sur les démarches d’une trentaine de jeunes architectes internationaux. Du cyberespace aux formes plus sages, de multiples théories se déploient sur plus de 1 500 mètres carrés.
ORLEANS - “Sous l’impact de la science et de la technologie, l’espace est devenu un sous-produit d’un “espace nouveau” et composite où s’entremêlent le local, le lointain, le téléprésent, l’interactif, le virtuel, un espace nouveau qui est le centre d’intérêt des transarchitectures émergentes.” Ainsi l’architecte américain Marcos Novak introduit-il son installation pour “ArchiLab”, projet dans la lignée de son “architecture liquide” façonnée sur ordinateur. Cette tendance d’une pensée de l’architecture influencée par les nouvelles technologies et une esthétique du virtuel notamment véhiculée par l’Internet est l’une des composantes les plus théoriques de la manifestation. Le catalogue lui-même se prête au jeu avec son graphisme très présent, lui aussi très liquide, signé Laurent Pinon. L’exposition, qui occupe 1 500 mètres carrés sur le Site des Subsistances militaires, semble conçue sur le modèle de cet ouvrage dont on aurait arraché les pages. Maquettes, dessins, vidéos sont en effet montrés à côté d’un ensemble de textes, et sur une surface d’environ trente mètres carrés balisés par une peinture au sol.
Ces espaces accueillent les projets d’un autre Américain, Wes Jones, dont l’agence Jones, Partners se situe davantage dans la veine de “l’architecture machine” déjà en vogue dans les années quatre-vingt. L’un de ses projets présentés allie ainsi une esthétique vernaculaire de la cabane en rondins et l’efficacité industrielle du container métallique. Pour l’Arias Tsang Residence, à Brisbane (États-Unis), l’architecte a conçu un porte-à-faux se terminant par une baie vitrée, programme qui fait écho au beau projet de Snøhetta (Norvège) pour le Karmøy Fishing Museum, ou même à la Casa Reuter signée du Chilien Mathias Klotz. Le “stand” du Marseillais Rudy Ricciotti joue quant à lui sur l’ambiguïté art/architecture, avec le Stadium de Vitrolles représenté dans une peinture particulièrement mise en valeur par un cadre doré du meilleur goût (!). Tout à côté, Ushida Findlay Partnership (Japon) se situe manifestement sur un autre registre, avec ses constructions organiques qui tiennent à la fois de Gaudi, de la maison marocaine ou même des utopies des années soixante.
C’est justement quelques démarches “biomorphiques” qui sont présentées au Musée des beaux-arts d’Orléans. Sous le titre “Futurs antérieurs” sont réunis maquettes, dessins, vidéos des travaux de Pascal Haüsermann, Antti Lovag et Chanéac. Une autre exposition mérite le détour, “Domestic Architectures”, au Frac Centre. Sur une scénographie de Delphine Coindet sont présentés un ensemble d’objets d’architectes, tels que JaKob & MacFarlane, Périphériques, Makoto Sei Watanabe, Wes Jones...
Cet ancien garage, tout près de la Loire, ne peut cependant rivaliser avec les Subsistances militaires. En rêvant un peu, on se dirait même que ses espaces accueilleraient à merveille l’une des plus importantes collections de maquettes et de dessins d’architecture au monde... celle du Frac Centre !
- ARCHILAB, jusqu’au 25 juin, Site des Subsistances militaires, 4 boulevard de la Rocheplatte, Orléans, tél. 02 38 62 47 67.
- DOMESTIC ARCHITECTURES, jusqu’au 25 juin, Frac Centre, 12 rue de la Tour-Neuve, Orléans, tél. 02 38 62 52 00, tlj sauf dimanche 10h-18h.
- FUTURS ANTÉRIEURS, jusqu’au 25 juin, Musée des beaux-arts, place Sainte-Croix, Orléans, tlj sauf lundi 10h-18h, mardi 11h-18h, mercredi 10h-20h, dimanche 11h-18h.
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L’architecture en questions
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°106 du 26 mai 2000, avec le titre suivant : L’architecture en questions