L’exposition “Hommes, époques et lieux. L’archéologie en Allemagne”? réunit au Martin-Gropius-Bau à Berlin 5 000 pièces archéologiques, du Paléolithique à la Deuxième Guerre mondiale, retraçant plus de vingt-cinq années de fouilles dans une Allemagne désormais réunifiée. Après Berlin, l’exposition sera présentée à Bonn.
BERLIN - Douze ans après la réunification allemande, l’archéologie fait enfin l’objet d’un bilan complet des études et des fouilles menées dans les deux anciens États. L’exposition “Hommes, époques et lieux. L’achéologie en Allemagne” présente au Martin-Gropius-Bau et jusqu’au 31 mars un florilège des pièces les plus intéressantes et spectaculaires excavées sur le territoire allemand depuis vingt-cinq ans. L’année 1975 a été dédiée à la protection des biens culturels en Europe, et saluée en Allemagne par deux rétrospectives archéologiques de grande envergure, à Mayence et à Cologne. Ces deux expositions ont montré les résultats des fouilles menées en République fédérale allemande, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Celle de Cologne avait également attiré l’attention du public non spécialisé sur la nécessité de mener une politique des biens culturels établissant une protection du sol national et la planification des interventions. De son côté, la République démocratique allemande avait organisé une exposition analogue en 1987, dont les conclusions furent publiées dans deux importants volumes, en 1989.
Aujourd’hui, la nécessité d’organiser une exposition enfin “réunifiée” – un projet mûri au cours de la dernière décennie – ne s’arrête pas à une vision d’ensemble de l’archéologie régionale en Allemagne. Après la réunification politique, les régions de l’ex-République démocratique ont en effet hérité de la législation de la République fédérale, mais également des problèmes spécifiques liés à l’urbanisation à outrance, impliquant de nombreuses interventions dans les centres historiques. La hausse spectaculaire du nombre d’objets excavés a pour conséquence de les voir s’entasser dans les réserves des musées locaux dans l’attente d’une éventuelle évaluation scientifique.
L’exposition au Martin-Gropius-Bau a pour objectif de poursuivre cette sensibilisation du grand public. Environ 5 000 pièces originaires des seize régions allemandes sont présentées de manière chronologique. Les directions actuelles de l’archéologie y sont déclinées – la paléontologie, l’archéologie médiévale ou contemporaine. Sont également présentées les méthodologies interdisciplinaires qui font appel aux sciences sociales ou naturelles. À côté de l’archéologie sous-marine, les photographies aériennes sont certaines d’attirer l’attention de tous les publics.
Des pièces sont issues de toutes les périodes : en paléontologie figurent les célèbres fossiles de la grotte du Messel près de Darmstadt, le seul site en Allemagne faisant partie du patrimoine naturel mondial de l’Unesco ; de l’âge du fer, les fabuleux objets celtes des tombes princières de Hochdorf et de Glauberg ; de l’époque romaine, les pièces des tombes de Hagenow et de Gommern. Ces dernières ont permis une reconstitution fascinante des rapports qu’entretenaient les Romains et les populations germaniques. L’exposition s’achève sur la Seconde Guerre mondiale : dans cette dernière section, l’examen des ruines de la guerre confirme une fois encore le large domaine de compétences et la pertinence des disciplines archéologiques.
Jusqu’au 31 mars, Niederkirchnerstrasse 7, Berlin, tél. 49 30 2548 6112, tlj sauf mardi 10h-20h, www.gropiusbau.de. Catalogue en allemand édité par Wilfried Menghin et Dieter Planck, 400 p., 700 ill., couverture cartonnée, ISBN 3-8062-1596-0 , 34,90 euros ; couverture souple, ISBN 3-88906-467-7 , 25 euros.
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L’archéologie réunifiée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°166 du 7 mars 2003, avec le titre suivant : L’archéologie réunifiée