PARIS
Qu’est-ce que l’archéologie ? Voilà une question bien technique, éminemment philosophique, indubitablement historique.
Bref, peut-être intimidante pour des enfants… voire des adultes et adolescents de tous horizons. Et c’est là que la Petite Galerie du Louvre réussit la prouesse de captiver les visiteurs, petits et grands. L’idée des commissaires ? Faire dialoguer cette science avec l’art de la bande dessinée. Et le tour est joué. Emportés par l’imaginaire d’Enki Bilal ou de Nicolas de Crécy, nous voici sur les pas des archéologues, explorateurs et découvreurs des trésors à l’origine des collections du Louvre. Car le dialogue est fructueux : le propos, aussi précis que ludique, parvient à mettre en scène dès la première salle la figure de l’archéologue, qui émerge au XIXe siècle, puis à nous faire comprendre cette science pas à pas, à travers textes, dessins, reconstitutions. Mais surtout, le parcours, organisé en quatre thématiques, apparaît stimulant même pour les aficionados – passionnés d’archéologie et/ou mordus de BD. Car nos yeux brillent lorsque le carnet de fouilles de l’archéologue entre en résonance avec des dessins du 9e art, ou lorsque les strates archéologiques d’un site – merveilleusement reconstituées dans une vitrine monumentale – évoquent les strates du temps qui se dessinent dans le souvenir des héros du 9e art. Enfin, dans la dernière section consacrée à l’(in)fidélité historique des auteurs de BD, on s’émerveille de retrouver un casque d’hoplite du Louvre dans un album… avant que l’imagination de l’auteur ne reprenne ses droits. Et la nôtre nous entraîne dans les galeries du Louvre.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°719 du 1 janvier 2019, avec le titre suivant : L’archéologie par les yeux de la BD