Une des périodes les plus singulières de l’histoire de l’art porte sur l’improbable adéquation entre le moderne et l’antique élaborée par les artistes de l’avant-garde européenne avant la Seconde Guerre mondiale.
Ces artistes qui nourrissent leur imaginaire avec l’Antiquité demeurent néanmoins des figures radicales de l’art du XXe siècle : comment s’approprient-ils le passé pour le faire parler au présent ?
L’exposition « Une moderne Antiquité » du Musée d’Antibes se propose d’analyser le dialogue moderniste avec l’Antiquité, en particulier dans l’œuvre de Picasso, Léger, Chirico et Picabia. Chacun de ces artistes réévalue l’héritage classique à sa manière : les figures monumentales et intériorisées du Picasso néoclassique s’intègrent dans des compositions amples d’inspiration épique comme ses Femmes à la fontaine ou ses monstrueux biomorphes. Leur simplicité et leur plénitude tranchent avec les figures oniriques de Chirico empreintes d’une visualité théâtrale. De Chirico reprend des types anciens : centurions romains, gladiateurs, dioscures, et les intègre dans des univers résolument contemporains.
Dans une démarche singulière, Fernand Léger mécanise l’objet antique sous la forme de nus féminins – blocs compacts et statiques – qu’il revisite dans le sens du progrès mécanique. Quant à Picabia, il procède après sa période dada, notamment dans ses séries Transparences, à un recyclage d’images classiques provenant de sculptures romaines ou des fresques pompéiennes. Plusieurs de ces pièces antiques choisies pour leurs affinités morphologiques et stylistiques avec les œuvres modernes sont présentées dans le cadre de cette exposition.
Musée Picasso, château Grimaldi, Antibes (06), tél. 04 92 90 54 20.
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L’Antiquité digérée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : L’Antiquité digérée