Les murs de la Fondation Gianadda ont l’habitude de recevoir la visite de chefs-d’œuvre de l’art moderne ; il n’y a pas si longtemps, on pouvait y redécouvrir avec merveille les toiles de Gustave Caillebotte ou de Ferdinand Hodler.
Cet été ne fera pas exception, car ce sont une centaine d’œuvres issues en majeure partie des collections du Centre Pompidou, avec lequel la fondation valaisanne entretient depuis de longues années un fructueux partenariat, qui y font escale. Autour de Matisse, Manguin, Derain, Vlaminck, Rouault et Marquet sont les artisans de ce premier mouvement d’avant-garde du XXe siècle, bientôt rejoints par de jeunes peintres comme Raoul Dufy, Georges Braque ou Kees van Dongen. Révélé au Salon d’automne parisien de 1905, le fauvisme ne dure pourtant que quelques années, officiellement jusqu’en 1908. Mais quelles années ! L’accrochage des toiles à la fondation suisse promet un feu d’artifice de couleurs. La peinture de paysage occupe une place de choix pour cette école qui mise non plus sur le dessin, mais sur la couleur. Véritablement enflammées par les fauves, les vues de la Seine et des villages de Chatou, de Collioure, d’Argenteuil, mais aussi de Normandie comptent parmi les lieux d’inspiration favoris de ce mouvement, tout comme les nuits parisiennes sur la butte Montmartre. La couleur devient émotion, transmission d’une sensation ou d’un sentiment. Aux variations et vibrations sans cesse mouvantes des toiles de leurs aînés impressionnistes les artistes fauves répondent avec des aplats de couleur pure. Le portrait et le nu ne sont pas en reste, et l’exposition est l’occasion de revisiter l’influence que les arts extra-européens ont pu avoir sur le fauvisme, notamment avec des statuettes et masques venus d’Afrique et de Nouvelle-Guinée. Enfin, le parcours fait un pas de côté en laissant la place aux expérimentations artistiques fauves dans le domaine de la céramique, qui donnèrent naissance à l’École d’Asnières. « Il faudrait en venir à mettre le soleil derrière la toile », écrivait Matisse ; la Fondation Gianadda, elle, a conçu une exposition littéralement solaire.
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Lâcher de fauves
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : Lâcher de fauves