« J’essaie d’alcooliser le langage ; j’essaie de le bourrer, le faire brouter, le mâchouiller. Dans mes dessins ou mes sculptures, j’aime l’idée d’émulsion ». Cette déclaration de l’artiste Gilles Barbier, issue du catalogue de son exposition au Carré d’art de Nîmes l’an dernier, résume parfaitement son travail. Une œuvre qui piège le spectateur par ses histoires à tiroirs, sa cosmogonie délirante, ses codes empruntés aux cartoons et surtout par sa virtuosité de dessinateur. De la virtuosité,
Barbier en a à revendre comme le prouve l’exposition organisée jusqu’au 25 février à la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois.
De prime abord, on sourit devant la sculpture qui accueille le visiteur à l’entrée : la Révolution, à l’envers. Quatre « manifestants » sont suspendus au plafond tête-bêche. Attention ! Malgré cette entrée en matière un brin littérale, l’œuvre de Barbier n’a rien d’un gros gag. On le mesure d’autant plus dans la nouvelle série des melting images, autrement dit images molles, réalisées par ordinateur et transposées à la gouache sur le papier moyennant un travail titanesque. Le texte d’un entretien fondu se mue en paysage rocailleux. La ville de Montréal semble flancher sous des coulures de lave incandescente. Alors que les dessins précédents nous amenaient à décrypter des rébus, ces feuilles nous entraînent dans les méandres non pas tant de l’imagination que du plaisir. Et c’est déjà beaucoup.
« Exposition Gilles Barbier », galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, 36, rue de Seine, Paris VIe, tél. 01 46 34 61 07, www.galerie-valllois.com, jusqu’au 25 février 2007.
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La virtuosité de Gilles Barbier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°588 du 1 février 2007, avec le titre suivant : La virtuosité de Gilles Barbier