Le Musée du Louvre fait le point sur la mystérieuse Vierge d’Issenheim, dont la récente restauration a livré de nouveaux indices sur sa genèse, son auteur et son histoire. En contrepoint, quinze sculptures et quinze gravures éclairent stylistiquement ce chef-d’œuvre du gothique tardif bâlois.
PARIS - En 1924, à la faveur d’un classement d’urgence et d’une interdiction de sortie du territoire, le Louvre achète une grande Madone en bois de tilleul, autrefois propriété de Georges Spetz à Issenheim. Ce témoignage magistral de la sculpture allemande de la fin du Moyen Âge, qui faisait partie d’un retable, reste entouré de mystère. On ne connaît avec exactitude ni sa provenance, ni son auteur, ni les sources de celui-ci.
À la lumière des résultats d’une récente restauration, le Louvre propose une exposition-enquête sur la Vierge d’Issenheim, qu’il confronte à des gravures et sculptures de même époque prêtées par divers musées. L’ancienne attribution au maître franconien Veit Stoss est rejetée, au profit de Martin Hoffmann. Installé à Bâle de 1510 à 1530, celui-ci fait preuve, dans ses œuvres attestées, du même vocabulaire descriptif et raffiné, du même jeu mouvementé des drapés que dans la célèbre Vierge. Deux prophètes, sculptés par le maître pour l’Hôtel-de-Ville de Bâle, seront présentés au public parisien pour étayer cette hypothèse. Dans un second temps, l’exposition s’interroge sur la genèse de la Madone et le rôle possible des motifs diffusés par la gravure.
LA VIERGE À L’ENFANT D’ISSENHEIM, UN CHEF-D’ŒUVRE BÂLOIS DE LA FIN DU MOYEN ÂGE, jusqu’au 11 mai, Musée du Louvre, aile Richelieu, tél. 01 40 20 50 50, tlj sauf mardi 9h-17h45. Catalogue 180 F.
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La Vierge d’Issenheim se livre au Louvre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°54 du 13 février 1998, avec le titre suivant : La Vierge d’Issenheim se livre au Louvre