« Des idées que l’esprit ajoute à celles qui sont précisément signifiées par les mots » : tel est l’un des premiers ensembles d’œuvres par lesquels Elisabeth Ballet s’est distinguée à la Biennale de Venise en 1988. Différentes pièces, dont l’enchaînement révélait cette phrase, imposaient l’idée de parcours. Celui qu’elle a organisé à Nîmes n’a pas été conçu sur le mode de l’assemblage mais du montage, comme on en parle au cinéma. Intégrant différentes pièces à des interventions spécifiques réalisées en relation avec l’espace du musée, « Vie privée » tourne autour d’un événement vécu pendant un séjour berlinois. L’apparition d’un homme nu à la fenêtre de l’immeuble faisant face à son atelier a été pour Elisabeth Ballet l’occasion d’un travail tant sur la façade que sur la présence/absence de cet homme et l’espace de la petite cour plantée d’un unique marronnier. Projections vidéos, images dessinées de ce lieu rythment l’exposition. Il y est question de passage, de traversée, de décalage et des relations dialectiques entre exposition et exhibition. Il y est question aussi de l’écart entre le dedans et le dehors, le vu et le caché, l’animé et le suspens. Complexe dans le principe même de son fonctionnement, la démarche d’Elisabeth Ballet en appelle à une expérience proprement sensible de l’espace. « Le spectateur doit sentir que, dans le lieu où il l’appréhende, le travail est certes “fini” ; il est achevé dans cette phase d’exposition, mais il pourrait reprendre ultérieurement. »
- NIMES, Carré d’Art, place de la Maison carrée, tél. 04 66 78 33 70, 9 février-21 avril.
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La vie privée d’Elisabeth Ballet
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°534 du 1 mars 2002, avec le titre suivant : La vie privée d’Elisabeth Ballet