La Société des amis du Musée national d’art moderne fête son centenaire le 2 décembre 2003.
À cette occasion, poursuivant la politique d’enrichissement des collections du musée qui est la sienne depuis un siècle, elle fera don au Centre Pompidou, grâce à l’appui de nombreux mécènes et au soutien de la galerie Yvon Lambert, d’une œuvre importante et récente d’Anselm Kiefer « La Vie secrète des plantes ».
Ce polyptyque réunissant dix panneaux de grand format, réalisé en 2001, sera présenté pour la première fois dans le parcours du nouvel accrochage des collections proposé par Alfred Pacquement et inauguré à cette occasion.
Les avatars de la Société des amis du MNAM reflètent ceux du Musée royal du Luxembourg.
Créé en 1813 par Louis XVIII, le Musée royal du Luxembourg était dédié, contrairement au Louvre, aux artistes vivants. La Société des amis du Luxembourg vit le jour en 1903, son but était l’acquisition d’œuvres pour le musée et l’organisation d’expositions d’artistes vivants. Fondée par un groupe d’amateurs, d’entrepreneurs, d’hommes politiques réunis autour du grand collectionneur Isaac de Camondo, d’Auguste Pellerin, d’Édouard Delpeuch – rapporteur des Beaux-Arts – d’Antonin Personnaz… l’association connut très vite le succès. Dès 1906 elle réunit une centaine de membres influents, organise des expositions et acquiert plusieurs chefs-d’œuvre tels que le Portrait de Verlaine d’Eugène Carrière (achat en 1910), le Portrait de Banville de Renoir (en 1911), Madame Carpentier de Renoir (en 1914), une Étude de mains de Degas (en 1918), et participe à hauteur de mille francs à l’achat de L’Atelier de Courbet (en 1919). En 1937, le musée du Luxembourg se transforme en Musée national d’art moderne et, dix ans plus tard, l’association change de nom pour prendre celui qu’on lui connaît aujourd’hui.
L’ouverture du Centre Pompidou en 1977, et le déménagement des collections du MNAM du Palais de Tokyo vers les Halles, crée à l’époque quelques inquiétudes pour l’avenir de la Société des amis – elles sont à présent oubliées. Riche aujourd’hui de six cents membres elle a réaffirmé depuis le milieu des années 1980 son soutien à la politique d’acquisition du musée tout en diversifiant son action : ainsi une « collection parallèle » d’œuvres fut créée de 1984 à 1992 sous l’impulsion de Dominique Bozo et de Sylvie Boissonnas, donnant naissance à quelque soixante-dix œuvres acquises par les amis du musée (Lavier, Frize, Penone, Othoniel, Barceló…). Les années 1988-1995 virent l’édition d’une cinquantaine d’objets créés par des artistes (de Niki de Saint-Phalle à Plensa et Alechinsky). En 2002, le président de la Société des amis du MNAM, François Trèves, en étroit accord avec Alfred Pacquement, directeur du MNAM/CCI, les conservateurs du musée et Bruno Racine, président du Centre Pompidou, a élaboré un ambitieux « projet pour l’art contemporain » qui vise à financer et intensifier le dialogue avec des artistes jeunes, tels que Carole Benzaken, Salla Tykkä, Ernesto Neto, Johannes Kahrs, Alain Bublex… Le « projet » regroupe actuellement vingt-trois amateurs, cotisant chacun à hauteur de 5 000 euros en vue de la réalisation et de l’acquisition d’œuvres contemporaines.
Cette orientation contemporaine n’exclut pas l’acquisition d’œuvres d’artistes reconnus, comme Anselm Kiefer. Ici, il s’agissait surtout de faire entrer au Centre Pompidou une œuvre importante d’un artiste allemand vivant en France mais jusqu’ici peu présent dans les collections.
- Nouvel accrochage des collections du Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, PARIS, IVe, tél. 01 44 78 12 33, 19 novembre-1er mars. - La Société des amis du MNAM organise des rencontres avec les conservateurs et les artistes, des visites, des voyages... Pour adhérer, tél. 01 44 78 12 76, amis.mnam@cnac-gp.fr
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La vie peu secrète d’une dynamique centenaire
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°553 du 1 décembre 2003, avec le titre suivant : La vie peu secrète d’une dynamique centenaire