À l’appel du Musée cantonal de Lausanne, soixante-dix-sept tableaux de quarante-quatre peintres russes du XIXe siècle ont débarqué en terre helvétique.
Une première d’autant plus remarquable que les œuvres proviennent toutes de la Galerie nationale Tretiakov, généralement jalouse de ses chefs-d’œuvre. Prêt d’autant plus exceptionnel qu’il est centré sur la peinture de paysage, genre qui du point de vue des organisateurs moscovites exprime le mieux « la face intime de l’école nationale russe ». Le florilège exposé couvre les années 1850 à 1910, période fondatrice de l’école réaliste russe à laquelle appartiennent les peintres invités dont le talent demeure, à l’ouest du Danube, injustement méconnu. Une des joies de cette exposition est d’avancer en terres inconnues. Pour baliser l’itinéraire, les commissaires ont choisi un parcours thématique axé sur les motifs favoris des peintres russes. La nature se taille la part du lion avec des sections autour de la forêt, la mer, la montagne et le ciel. Le thème du chemin est également abordé rappelant qu’avant 1910 et l’achèvement du Transsibérien les communications terrestres se réduisent à la route. Une courte section sur les paysages urbains précède une salle étonnante consacrée aux nocturnes. Là, les clairs de lune d’Arkhip Kouïndji, l’un des peintres le plus originaux de l’exposition, laissent un souvenir inoubliable. Le voyage se clôt avec les saisons, fin d’un parcours réjouissant où l’impressionnisme fait timidement une apparition. Ce parcours thématique ne cache pas la diversité des genres et des styles. Bien au contraire, il apparaît comme une solution didactique pour rendre compte du réalisme protéiforme qui caractérise l’école moderne de paysage en Russie, marquée de très fortes individualités. Parmi elles se distinguent Alekseï Savrassov, Nikolaï Doubovskoï ou Isaak Lévitan, tous membres de la Société des expositions artistiques ambulantes, créée en 1870, afin de s’affranchir du carcan de l’Académie impériale de Saint-Pétersbourg.
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La Suisse à l’heure russe
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Abonnez-vous dès 1 €Musée cantonal, place de la Riponne 6, Lausanne (Suisse), www.mcba.ch
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : La Suisse à l’heure russe