Abstraction faite de la scénographie du vide et des murs gris morne, l’exposition « La voie vers Van Eyck » du Musée Boijmans de Rotterdam se révèle fascinante, aussi bien sur les cimaises de l’institution que dans les pages de son catalogue.
Autour de l’œuvre des frères Van Eyck, elle réunit exceptionnellement des chefs-d’œuvre du XIVe siècle très rarement exposés en raison de leur fragilité et dont il ne reste qu’une trentaine de pièces dans le monde.
« La voie » s’ouvre sur leurs prédécesseurs issus des écoles de Bruges, de Tournai, de Paris et sur les peintres flamands et allemands qui voyageaient à travers une Europe de cours. Une émulation artistique à laquelle s’abreuve l’art des frères Van Eyck. À la cour du duc de Bourgogne, Jan initie au début du XVe siècle une révolution « plus grande encore que celle de Léonard de Vinci en son temps », selon Stephan Kemperdick, l’un des commissaires de l’exposition et directeur de la Gemäldegalerie de Berlin. Dans L’Annonciation (1434-1436), les lys finement observés d’après nature et non recopiés d’après les livres de modèle ainsi qu’un sens empirique de la perspective viennent singulariser sa représentation.
L’observation, la perspective, l’individualité des personnages ainsi que les effets de matière et de lumière sont les éléments déterminants de cette « révolution ». Ils sont réunis dans la finesse de l’architecture, le mouvement des visages en deuil et l’animation des drapés de l’exceptionnelle miniature La Messe de requiem peinte par Van Eyck dans le Livre d’heures de Turin-Milan présenté en fin de parcours.
Musée Boijmans Van Beuningen, Museumpark 18-20, Rotterdam (Pays-Bas), www.boijmans.nl
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La révolution Van Eyck
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°653 du 1 janvier 2013, avec le titre suivant : La révolution Van Eyck