Chargé de raccorder l’œuvre au sol, le socle s’est longtemps contenté de valoriser la sculpture dans l’espace. En même temps qu’il procédait à la redéfinition de l’art, le xxe siècle s’employait à bousculer la nature et les enjeux de cet élément de support. Le socle s’enhardit. Il adopte de nouvelles formes, prolonge la sculpture, contredit son autonomie, l’absorbe même pour se substituer à elle et en devenir l’indice.
L’exposition présentée dans la chapelle du musée Rodin revient sur cette notion conquérante de support, autour de Brancusi, Louise Bourgeois, Giacometti ou Didier Vermeiren.
Elle rappelle encore que Rodin s’en soucia précocement au seuil du siècle et qu’il mena une véritable réflexion sur ses possibilités, susceptibles selon lui de clarifier et de compléter le sens donné aux figures.
Les Bourgeois de Calais hissés dans les airs, socles géométriques rythmés de Brancusi, élément décisif de la sculpture avec la Table de Giacometti en 1933, bases nues matérialisant la sculpture chez Didier Vermeiren et Richard Wentworth en 2001, le socle s’égrène pour esquisser une fugitive et possible histoire de la sculpture du xxe siècle
« La sculpture dans l’espace, Rodin, Brancusi, Giacometti... », musée Rodin, 77 rue de Varenne, Paris VIIe, tél. 01 44 18 61 10, 18 novembre-26 février.
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La possibilité d’un socle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : La possibilité d’un socle