Les pièces de verre et de porcelaine ont toujours fait partie des cadeaux commandés par les familles impériales russes. Des œufs de Pâques imaginés par Fabergé aux précieux services des Romanov, c’est près de cent quinze œuvres qui ont été sélectionnées dans les récentes réserves du musée de l'Ermitage. En effet, depuis l'an dernier, plus de trente-cinq mille pièces de porcelaine et de verre ont fait leur entrée dans les collections du musée, constituant ainsi un nouveau département. La plupart proviennent des réserves de Lomonosov et datent des XVIIIe et XIXe siècles mais l’on trouve également des créations modernes réalisées par Daum ou dans les ateliers de Tiffany. L'Ermitage a choisi de mettre en avant les commandes impériales et les cadeaux de prestige offerts par les tsars lors des fêtes de Noël ou des visites diplomatiques.
À côté des traditionnelles tasses de porcelaine ornées de portraits miniatures ou de monogrammes stylisés, sont rassemblés quantité de plats et de couverts aux images de l'armée russe et des victoires militaires. Les amateurs de porcelaine, d'histoire et de batailles ne manqueront pas d’être séduits par ces pièces uniques dont le gigantesque vase Russia exécuté pour l’anniversaire de la défaite de Napoléon.
Dans un registre plus intime, on découvre de toutes petites figures réalisées pour les enfants des tsars : poupées de porcelaine, charmants animaux ou sets de table miniatures. Parmi les œuvres les plus récentes, citons des range-cartes, des boîtes à cigares ainsi que d'étonnantes créations comme des lunettes aux armatures de porcelaine ou une boîte à cigarettes en forme d'éléphant.
Au XIXe siècle, le rococo envahit les arts : fleurs et arabesques viennent se déposer sur toutes les pièces décoratives et particulièrement sur les merveilleux « bouquets » du céramiste Ivanov. Ces œuvres exceptionnelles et très originales ont été réalisées dans un biscuit spécial permettant de modeler pétales et feuilles avec la plus grande minutie.
L'exposition rend également hommage aux verriers européens et à l’Art nouveau à travers des œuvres de Tiffany, des frères Daum ou d’Émile Gallé, mais n’oublie pas les artistes russes qui possèdent une très grande maîtrise de la taille du verre tout en étant attachés aux œuvres de cristal. De la reliure ecclésiastique au bougeoir Fabergé, d'une Vierge à l'Enfant aux portraits des tsars russes : tout un monde d'histoire et de traditions à préserver avec précaution.
SAINT-PÉTERSBOURG, musée de l'Ermitage, Dvorzovaya Navereshnaya, 34-36, tél. 812 110 90 79, 7 décembre-23 février.
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La porcelaine impériale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°544 du 1 février 2003, avec le titre suivant : La porcelaine impériale