Le château de Tours était jusqu’à présent le seul lieu de programmation du Jeu de Paume hors de ses murs.
Désormais, à la suite d’un accord de trois ans passé avec la municipalité de Reims, l’institution parisienne organisera une exposition chaque année au Cellier, ancienne cave d’élaboration du champagne reconvertie par la ville en centre culturel. La première exposition, « Image 3.0 », donne le ton d’une programmation bien distincte de celle de Tours, plus patrimoniale. Ce premier accrochage réunit en effet les créations jamais montrées de dix-sept artistes travaillant en France, issues de la commande nationale éponyme, passée en 2020-2021 par le Centre national des arts plastiques en partenariat avec le Jeu de Paume, sur le thème des pratiques artistiques digitales et numériques les plus en pointe dans de domaine de la photographie et de l’image. La diversité des pièces aboutit à une exposition étonnante, notamment par la diversité des approches de l’image et par la mise au point de techniques inédites conçues avec des scientifiques. L’installation de Mustapha Azeroual traduit ainsi pour la première fois, en vidéo et en son, les fréquences enregistrées par la molécule de l’argent, que l’on retrouve sur le papier photo. L’installation vidéo neuro-réactive de Justine Emard rend, elle, tangible l’interaction entre le cortex visuel de notre cerveau et le monde virtuel créé par l’artiste via un appareil de contrôle de l’attention visuelle conçu avec des neuro-scientifiques et mis à la disposition du public. Le film d’animation de Donatien Aubert, encadré d’images projetées par hélices holographiques, flirte autant avec le fantastique par son approche morphogénétique de l’architecture qui modifie les représentations traditionnelles d’une construction en faisant interagir cette dernière avec son environnement naturel ou urbain ! De l’étonnant, rien que de l’étonnant, y compris dans les pratiques plus documentaires de Clarisse Hahn ou d’Anna Malagrida.
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Cet article a été publié dans L'ŒIL
n°756 du 1 juillet 2022, avec le titre suivant : À la pointe de l’image