Lorsque l’on évoque la photographie futuriste, on pense qu’elle se résume aux seules recherches des frères Bragaglia, inventeurs du photodynamisme, procédé permettant de capter à la fois la vitesse et la trajectoire de l’objet ou de la figure. Rien à voir, ou si peu, avec les chronophotographies de Jules-Etienne Marey, car le photodynamisme, en fixant la vitesse de manière continue, dissout la forme, produit des images fantomatiques et évanescentes. Ces images fascinantes comptent parmi
les créations les plus pertinentes du futurisme italien. Ces expériences photographiques sont bien évidemment présentes dans cette exposition organisée par le spécialiste incontesté du futurisme italien, Giovanni Lista. Mais d’autres œuvres témoignent de l’exploitation frénétique que fit cette avant-garde du médium photographique. Parmi les 150 tirages originaux réalisés entre 1909 et 1939 (une fourchette large où n’entre pas que le meilleur), de nombreux portraits individuels ou de groupe, des photographies documentaires ou expérimentales, des photo-collages et des photomontages montrent que le futurisme s’est enthousiasmé pour la photo, même si le manifeste qu’il lui consacre arrive bien tardivement, en 1930. Certes, les noms de Wanda Wulz, Tato ou Maggiorino Gramaglia sont moins illustres que leurs contemporains Man Ray ou Moholy-Nagy, mais leur démarche témoigne d’une certaine qualité et de l’inventivité des futuristes dans ce domaine.
LONDRES, Estorick Collection of modern italian Art, jusqu’au 22 avril.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La photo, vite
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°523 du 1 février 2001, avec le titre suivant : La photo, vite