Fort du succès d’une précédente exposition sur l’invention de l’hygiène organisée en étroite collaboration avec Georges Vigarello, le Musée Marmottan Monet reprend cette recette en invitant à nouveau l’éminent historien du corps et de l’intime à nous livrer son regard atypique sur l’art.
Et c’est une fois encore remarquable de justesse. Le chercheur s’attaque pourtant à un sujet complexe car omniprésent dans la peinture : la représentation des émotions. Grâce à des choix pertinents, il narre une captivante histoire des affects et de l’évolution des mentalités sur ce qui est décent et montrable. Longtemps, il semblait ainsi inconvenant de montrer des larmes, des sourires toutes dents dehors, et plus encore des visages déformés par la tristesse. Car émotion n’a pas toujours rimé avec expression. Que de chemin parcouru ainsi entre Sainte Madeleine en pleurs et La Lettre de Wagram de Dubufe. Dans le premier cas, la sainte de la Renaissance est impassible et tamponne délicatement son œil d’un mouchoir afin de signifier sa tristesse. Tandis que la seconde pleureuse, peinte en pleine période romantique, laisse couler de ses yeux rougis des flots de larmes sur ses joues. En 80 œuvres fortes, le parcours raconte cette mutation dont notre société est l’héritière en s’appuyant sur des vedettes (Picasso, Courbet, Dalí), mais surtout sur des artistes moins célèbres, mais dont les œuvres font mouche. À l’instar du couple éperdu de Friant qui donne furieusement envie de tomber amoureux.
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La Peinture à fleur de peau
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°756 du 1 juillet 2022, avec le titre suivant : La Peinture à fleur de peau