Au cours des siècles, nombre de peintres se sont mis à l’épreuve de la sculpture, un exercice périlleux qui ne tolère aucun repentir, une véritable école de l’humilité.
À cela plusieurs raisons : besoin de se mesurer à la troisième dimension, volonté d’expérimenter d’autres matériaux pour retrouver la liberté de créer... Degas le dit lui-même : On ne s’amuse en somme qu’avec ce qu’on ne sait pas.
Par une exposition qui balaie de nombreux mouvements artistiques, le Musée de l’Annonciade à Saint-Tropez propose donc d’apprécier l’autre facette des peintres. Giacometti d’abord, pour qui peinture et sculpture sont la même expérience, quoique sa manie de sculpter prédomine pendant de longues années et l’obsède de façon quasi compulsive. Chez Daumier, la sculpture est présente de façon primordiale, au point de parler pour ses dessins de style sculptural . A contrario, Matisse dit avoir fait de la sculpture comme un peintre. Pour Picasso, elle contribue au renouvellement de sa créativité en expérimentant toutes les techniques et en les détournant à son profit. Degas se sert de la sculpture pour capter le mouvement. Toujours à la recherche d’un primitivisme rêvé, Gauguin élève des idoles dans le bois. Elles inspirent à leur tour Derain, qui réintroduit la pratique de la taille directe dans son champ d’expérimentations.
À sa suite, l’expressionniste Kirchner trouve également sa source d’inspiration dans l’art primitif et un plaisir sensuel dans la coupe du bois. Pour Braque, l’acte de sculpter est un moyen, un exercice d’ordre manuel qui vise son accomplissement intérieur. Arp, quant à lui, ouvre un univers autre, onirique, poétique et sensuel.
Musée de l’Annonciade, place Grammont, Saint-Tropez (83), tél. 04 94 17 84 10.
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La peinture en trois dimensions
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : La peinture en trois dimensions