Photo Et Cinéma - Des deux jardins construits par le banquier et philanthrope, Albert Kahn (1860-1940), il ne reste que celui de la propriété de Boulogne.
Celui qu’il fit aménager sur la péninsule de cap Martin, entre Menton et Monaco, a disparu. La crise de 1929 qui ruina son propriétaire puis la vente à la découpe de ce lieu de villégiature eurent raison du domaine. Les autochromes (premier procédé de photographie en couleurs) et les films réalisés de ce jardin méditerranéen permettent, un siècle plus tard, de découvrir ce que fut ce paradis exotique. L’exposition confiée à la commissaire Luce Lebart relate non seulement l’histoire de la création de ces jardins, mais aussi la passion pour l’horticulture d’Albert Kahn et son besoin de documenter tout ce qui y était entrepris. En effet, parallèlement à son projet des Archives de la Planète qui le vit envoyer des opérateurs pour filmer et photographier des contrées lointaines ou des villes, le banquier philanthrope demanda à quelques-uns de ces opérateurs de réaliser des images de la création et de l’évolution de ces jardins. Grâce à ces archives constituées pendant trente ans, Luce Lebart fait revivre les jardins à travers des films et près de 200 autochromes pour la plupart inédits. Celui de cap Martin fut un site horticole où les essences végétales les plus variées furent plantées et suivies dans leur évolution. Le site fut également un haut lieu de villégiature où Albert Kahn aimait réunir ses proches, ses amis ou des personnalités diverses, du philosophe Henri Bergson au baron Edmond de Rothschild. Le jardin de Boulogne, que l’on peut rejoindre une fois la visite achevée, est tout aussi intéressant, l’inscription dans le parcours de regards d’artistes contemporains sur ce jardin, ou en lien avec la nature, dialoguant au mieux avec l’histoire contée.
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La passion des jardins
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°777 du 1 juillet 2024, avec le titre suivant : La passion des jardins