Bien difficile d’être à Nîmes et d’échapper au phénomène de la feria. Quand il s’agit d’en fêter le cinquantième anniversaire, on comprendra facilement que toutes les institutions soient à l’unisson. Tel est du moins le cas du Carré d’Art qui n’a pas voulu passer à côté de l’événement, choisissant d’articuler sa programmation autour du thème fédérateur de « La part de l’autre ». Sous cet intitulé générique qui met en exergue la question de l’altérité au regard d’une culture tauromachique à laquelle il ne peut échapper, le Carré d’Art a décidé de placer son exposition estivale au carrefour de deux actualités : « la permanence d’une tradition toujours vivante qui apparaît comme la célébration d’un rite plutôt qu’un sport, d’une part, et la remise en cause de la nature et du statut de l’animal dans la société contemporaine par des pratiques telles que l’élevage industriel, le clonage, etc..., d’autre part. » La part de l’autre est donc ici animale telle que l’histoire de l’art moderne et contemporain l’ont instruite depuis les surréalistes, avec Picasso, Masson et Brauner..., jusqu’aux productions les plus contemporaines, avec Fischli et Weiss, Séchas, Veilhan…, en passant par Bacon, Beuys, Nauman... Soumis à toutes les épreuves possibles, tour à tour outil de projection ou d’illustration, alter ego ouvert au dialogue ou à l’accompagnement, objet d’analyse, voire de psychanalyse, l’animal trouve là une place pleinement singulière. Inédite en son genre dans le traitement d’un tel thème et la façon dont est considérée la place de l’animal dans la création artistique, l’exposition nîmoise est encore l’occasion de prendre toute la mesure de l’éclectisme d’une production plastique qui se donne les moyens d’une réalisation en phase avec le développement de ses idées. Qu’elle soit en écho ou en rupture avec le contexte dans lequel elle opère.
- NIMES, Carré d’Art-Musée d’Art contemporain, place de la Maison carrée, tél. 04 66 76 35 70, 18 mai-15 septembre.
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La part de l’autre est animale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°537 du 1 juin 2002, avec le titre suivant : La part de l’autre est animale