PARIS [14.01.13] - Organisée du 11 au 13 janvier à l’espace Pierre Cardin, la New Art Fair tente de s’implanter en France en présentant un nouveau concept d’événement grand public destiné à faire découvrir l’art contemporain. La manifestation est assurément loin des grandes foires internationales, pour le meilleur comme pour le pire.
Le mot d’ordre était clair et la communication déployée en ce sens : « Tout est nouveau, son concept pensé pour les acheteurs, sa programmation internationale et ses services innovants. »
Volontairement décalée dans le calendrier de la capitale, la nouvelle foire parisienne New Art Fair, offre d’incontestables points forts, avec pour credo « donner envie de devenir collectionneur ». La petite vingtaine de galeries présentes, pour 50 % françaises et 50 % internationales, constitue un format intimiste pour le moins agréable, bien loin des 182 exposants de la Fiac, ou des 175 de la Frieze Art en 2012. Les prix sont affichés sans complexe, un impératif que les organisateurs jugent « fondamental pour que chacun se sente à l’aise ».
Des coachs se proposent d’accompagner les visiteurs qui en font la demande. La programmation d’événements est ouverte à tous, des projections de portraits d’artistes réalisés par Arte, aux activités pour enfants organisés par le musée en Herbe, en passant par l’exposition du prix du dessin décerné à la Coréenne Su-Min Do. Également proposé par la foire, un florilège de la collection de Nicolas Laugero Lasserre, directeur de l’espace Pierre Cardin et fondateur d’Artistik Rezo. Ses grandes figures du street-art tapissent le sous-sol, parmi eux JR, Shepard Fairey, Obey ou Banksy. Aux deux niveaux supérieurs, les galeries sont ouvertes à la discussion et accueillantes.
Le public, « très mixte et assez familial » d’après Rebecca Hossack, fondatrice de la galerie londonienne éponyme, « pas ultra connaisseur mais curieux et avide de connaître » d’après Martin Bez, co-dirigeant de la sétoise Dock Sud, ne s’est pas pourtant déplacé en masse. La fréquentation, majoritairement parisienne, enregistre 5000 personnes (source : organisateurs). « On aurait évidemment espéré un peu mieux mais ce n’est pas si mal, rapporté au nombre de galeries » tempère la co-fondatrice de la foire.
Aux commandes de l’événement, Yann Bombard et Cécile d’Aram. L’un dirige les galeries Envie d’Art – trois à Paris et une à Londres – et la galerie K Y. L’autre est fondatrice de Fotofever, organisé en marge de Paris Photo depuis 2011, et également responsable des déclinaisons de l’Affordable Art Fair à Paris et à Bruxelles. Rien d’étonnant donc à ce qu’il flotte sur la New Art Fair un petit air de déjà vu, tant par la volonté de renouveler le genre que par la sélection des galeries. Car les deux fondateurs étaient déjà réunis pour l’implantation en France du concept britannique créé par Will Ramsay, arrêté en 2010 à Paris après trois éditions. « Le nom de l’Affordable a tout de suite été interprété comme cheap en France. Avec la New Art Fair, nous sommes toujours dans cette volonté de rendre l’art plus simple mais nous souhaitons proposer un événement plus qualitatif et plus chic » explique la jeune femme. « Pour passer de non-acheteur à gros collectionneur, il y a des étapes à franchir, nous nous situons dans ce long processus ».
Côté galeries, la diversité est de mise, tant pour l’offre, que les prix, mais la qualité est très inégale. Rebecca Hossack, fondatrice de deux galeries à Londres se veut pourtant confiante : « J’aurais aimé plus de galeries de haut niveau, mais la qualité va monter dans les prochaines années », confie-t-elle, s’estimant « satisfaite de cette première édition ». La jeune femme, qui expose dans une vingtaine de foires chaque année, présentait plusieurs œuvres de l’australien David Bromley. Pourtant, ce sont des dessins de Londres de Laura Jordan, un collage de Peter Clark à 6800 €, et un singe de la designer textile Karen Nicol à 7400 € qui sont rapidement partis. Alexandra Planas, responsable de la galerie Xin Art à la Rochelle, a quant à elle vendu une grande partie des œuvres de Jef Aérosol, dont une grande palissade à 8000 €.
La jeune sétoise Dock Sud, également implantée près de Pékin, avait fait le choix de montrer uniquement des artistes chinois. Sans grande surprise, c’est Li Wei qui a retenu l’attention : Surface of earth a été vendue 7000 € et une vente semble se profiler pour une autre photographie de l’artiste, proposée à 30 000€. De son côté, la Visionairs Gallery, qui proposait un solo show de la photographe Ahn Su Mi n’a rien vendu « Nous aurions aimé rentabiliser le stand (NDLR compter de 370 à 390 € le m2, contre 455 € pour la Fiac ou 437 € pour la Frieze Art Fair) mais nous sommes satisfaits d’avoir pu faire la promotion de notre artiste » confie la galeriste.
D’après Cécile d’Aram, la majorité des œuvres vendues sont inférieures à 5000 €, majoritairement des petits formats et éditions. Avec des organisateurs très satisfaits de leur coup d’essai parisien, la foire pourrait connaître une déclinaison bordelaise dès le mois de juin.
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La New Art Fair, ou comment faire ses premiers pas dans l’art contemporain
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