Voyage - Quoi de neuf sur la mort ? Réponse : cette étonnante exposition qui interroge les pratiques culturelles mises en place par les sociétés humaines pour faire face à cet événement aussi inéluctable qu’inacceptable.
« Nous avons cherché le plus grand dénominateur commun à toutes les cultures et repéré trois étapes : une première phase où le mort est montré et célébré par les vivants ; puis une phase de séparation, quand il rejoint le monde des morts ; enfin, une phase de sacralisation du disparu », explique la co-commissaire de l’exposition « Mourir, quelle histoire ». Trois étapes, qui servent de fil conducteur à un propos qui tient plus de l’anthropologie sociale que de l’art et qui met en relation des objets issus de cultures très différentes et dont les fonctions se rejoignent. Ainsi, pour évoquer le soin apporté au corps du défunt, des vases canopes égyptiens voisinent avec une mallette de thanatopraxie du XXe siècle. Pour raconter la manière dont on garde le souvenir d’un disparu, une collection de mèches de cheveux est exposée aux côtés d’un reliquaire Fang du Gabon. L’idée est aussi d’illustrer la diversité des pratiques et des croyances, sur un sujet aussi universel. Particulièrement intéressante à ce sujet est la partie consacrée au passage, cet état intermédiaire où le statut du défunt reste flou, entre vivant et mort. Une estampe de l’artiste inuit Evitaruit évoque ainsi une conception étonnante de l’âme, tandis que, culture bretonne oblige, l’Ankou, cet auxiliaire de la mort, est mis à l’honneur. Riche, le propos n’est jamais morbide et fait voyager dans le temps et le monde. D’aucuns regretteront le manque de textes explicatifs pour accompagner le visiteur. Des dispositifs audiovisuels apportent cependant quelques éléments de contexte et tentent de répondre aux grandes questions existentielles. À noter aussi, de jolies trouvailles rendant le propos plus léger, comme ce téléphone, où, en composant la date de leur mort en guise de numéro, on peut entendre Juliette Gréco, Jeanne Moreau ou Jean d’Ormesson donner leur vision de la mort.
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La mort leur va si bien
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°769 du 1 novembre 2023, avec le titre suivant : La mort leur va si bien