Dans l’Égypte romaine du VIe siècle ap. J.-C., on suivait généralement la mode méditerranéenne des vêtements vagues, chlamydes et tuniques de lin non cousues adaptées aux climats chauds. L’archéologue Albert Gayet, fouillant à la fin du siècle dernier les nécropoles de la ville d’Antinoë en Moyenne-Égypte, fut donc fort surpris de trouver certains défunts ensevelis dans des vêtements d’un genre tout différent, ajustés, taillés et cousus, en soie ou laine de grande qualité. Destinés à une classe dirigeante, ils datent probablement de la période d’occupation de l’Égypte par les Perses, entre 619 et 629. Les caftans de cavaliers en laine, très ajustés avec de longues manches prolongées par des manchons de cuir (déjà mentionnés par Xénophon), les chausses épaisses et jambières de laine étaient souvent de couleur rouge, réservée à l’armée, le bleu étant destiné aux artisans. Ces luxueux tissus de soie étaient rehaussés d’une ornementation très complexe de motifs tissés avec un art consommé. Oiseaux, fauves et créatures fantastiques rappellent ceux qui ornaient les éléments architecturaux et l’argenterie en Perse. Tout ceci revit pour un temps dans l’exposition de Genève qui regroupe une sélection des tissus sassanides de la section copte du Louvre, un manteau et sa garniture de soie appartenant au Musée des Tissus de Lyon, à côté d’intailles, de sceaux, de monnaies, de vases grecs et sassanides du Musée d’Art et d’Histoire de Genève.
GENÈVE, Musée d’Art et d’Histoire, jusqu’au 27 février.
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À la mode sassanide
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°513 du 1 février 2000, avec le titre suivant : À la mode sassanide