Et la lumière fut. En 1822, Champollion, à peine âgé de 32 ans, publia la lettre à monsieur Dacier, secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, où il lui annonçait être parvenu à comprendre le système graphique des Égyptiens anciens, grâce à l’étude de la pierre de Rosette, gravée avec trois écritures, dont le grec et les hiéroglyphes.
Dès lors, la civilisation, la religion, l’histoire de l’Égypte antique et les noms de ses pharaons commencèrent à se dévoiler. C’est cette aventure que raconte, deux cents ans plus tard, la Bibliothèque nationale de France, qui conserve 88 volumes de notes et de dessins de la main de Champollion. À travers quelque 300 pièces (ouvrages, manuscrits, estampes, photographies, sarcophage, papyrus ou statuettes) provenant de ses collections et d’institutions telles que le Louvre ou le Museo Egizio de Turin, l’exposition retrace l’histoire du déchiffrement de cette écriture oubliée, longtemps considérée comme un code symbolique véhiculant des savoirs sacrés, comme en témoigne un étonnant manuscrit arabe du XIVe siècle. En éclairant la méthode de ce déchiffrement, le parcours de cette exposition exigeante éclaire aussi la portée de cette découverte et s’intéresse à la collecte des textes et à leur diffusion. En creux, à travers l’étendue de ses recherches, la précision de ses observations comme dans la délicatesse de son trait, se dessine le portrait du savant polyglotte, dont les lunettes de soleil et la pipe rapportée d’Égypte évoquent aussi de façon pittoresque et discrète l’exploration de la vallée du Nil.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La méthode Champollion
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°755 du 1 juin 2022, avec le titre suivant : La méthode Champollion