Depuis le temps qu’on l’attendait, cette rétrospective... Le nom de Brassaï était déjà revenu dans l’actualité avec la belle exposition des clichés-verres du Musée Picasso (L’Œil n°513). Le voici maintenant en pleine lumière avec un ensemble extraordinaire de 350 épreuves. La fameuse série Paris de nuit s’y taille une belle part. On se souvient qu’en 1933 la première édition du livre, sans aucun doute l’un des plus célèbres de l’histoire de la photographie, avait été préfacée par Paul Morand. Il évoquait ses propres dérives nocturnes sur le pavé parisien, sans trop citer les images. Texte et photos fonctionnaient pourtant admirablement. Brassaï, qui était aussi peintre et écrivain, savait conjuguer ses divers talents pour créer un monde à lire à plusieurs niveaux. Il était par exemple, comme Jean Dubuffet, passionné par les graffitis gravés par les gamins dans la pierre friable des maisons populaires. Il en faisait ses propres œuvres, tout en respectant leur poésie d’art brut. À l’autre extrémité du travail habituel d’un photographe, on pouvait le trouver en train de réaliser des images sophistiquées pour Harper’s Bazaar, l’un de ses principaux employeurs. Irving Penn adoptera plus tard la même démarche, passant des studios de photo de mode les plus chics à la prise de vue d’humbles rejets de la société urbaine, comme les mégots de cigarette, érigés en œuvre d’art par la magie de l’agrandissement noir et blanc.
PARIS, Centre Pompidou, jusqu’au 26 juin, cat. 320 p., 390 F et galerie Françoise Paviot, jusqu’au 27 mai.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La magie Brassaï
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : La magie Brassaï