La libellule et l’araignée

Symbole de l’équilibre du monde, de la vie, et baromètre des écosystèmes naturels et de la biodiversité, la libellule est l’emblème du domaine. L’araignée est l’image de marque de l’artiste (né en 1973). Composée de câbles en acier qui relient en l’air trois modules en métal, l’œuvre aux allures de constellation de nuages ou de station spatiale s’amuse des éléments et multiplie les reflets du ciel comme de l’eau avec ses facettes. Elle est l’une des commandes passées par Garance Primat, la propriétaire du domaine de plus de 1 000 hectares, pour développer un parc de sculptures initié en 2016 avec cinq matriochkas dorées d’Irina Rasquinet, suivies en 2017 par un Ring of White Marble de Richard Long et de The Sun d’Ugo Rondinone, une grande ligne circulaire en bronze doré. Le mobile de Saraceno a été inauguré fin septembre, en même temps que quatre autres œuvres : une grande sculpture de Wang Keping, réalisée in situ en 2020 ; deux colliers de perles en acier doré de Jean-Michel Othoniel, accrochés avec délicatesse aux branches d’un tilleul, et, enfin, en plein champ à ciel ouvert, Relatum. L’ombre des étoiles de Lee Ufan, un immense cercle comme une arène de 50 mètres de diamètre, composé de plaques de tôle, avec en son centre sept pierres en granit dont les ombres imaginées sont peintes sur des graviers de marbre blanc, dans l’esprit de ce qu’il avait fait à Versailles en 2014. On l’aura compris, le cercle est la figure fétiche, le talisman du domaine. Le cercle comme un éternel recommencement, comme le cycle de la vie, comme un tournoiement de libellule.