Les musées d’histoire de France sont d’actualité.
Un débat sur la création d’un nouveau musée de ce type est en cours, tandis que le château de Versailles affirme son attachement au musée d’Histoire dont il a la charge. Ce dernier, situé dans la galerie des Batailles, fut créé en 1837 par Louis-Philippe en hommage « À toutes les gloires de la France ». La galerie abrite trente-trois peintures consacrées chacune à l’une des grandes batailles de l’histoire de France, de Tolbiac (496) à Wagram (1809).
L’exposition se propose de confronter ces tableaux à des photographies anciennes ou d’aujourd’hui, pour inciter le visiteur à réfléchir au flux des images. À notre époque où ces dernières sont omniprésentes, le propos pose la question de leur statut, leur objectivité et leur finalité. Les peintures mettent en scène des personnages historiques, Clovis, Charlemagne, Saint-Louis, François Ier, Henri IV, Louis XIV ou Napoléon, tandis que les photos illustrent des batailles : de celle de Gettysburg en 1863, jusqu’aux conflits en République centrafricaine de 2007.
Le sujet est intéressant et suscite de nombreuses interrogations. Comment se construit aujourd’hui une identité nationale ? Qu’est-ce qu’un projet politique commun ? Comment considère-t-on les notions de bravoure et de conquête ? Les peuples sont-ils manipulés ? Mais la confrontation entre les peintures et les photographies est plutôt décevante. Elle se révèle formellement – trop – évidente, notamment pour les chapitres Femme de guerre, L’Assaut, La Parade du vainqueur, Le Sacre populaire du Chef ou Regard halluciné. Ce dernier oppose la figure expressive de Clovis à celle d’un soldat de la guerre du Vietnam, par exemple.
Et que penser du chapitre Reddition, dans lequel Charlemagne, désireux de constituer un grand royaume chrétien en Occident, est associé à des prisonniers allemands photographiés à Moscou en 1945 ? Ou encore la section Montrer les blessés et les morts qui met en perspective La bataille de Taillebourg de 1242 avec la guerre de Sécession ? À part insister sur la propension de l’image à montrer, cacher et pouvoir mentir, les rapprochements semblent parfois un peu courts.
« La guerre sans dentelles », château de Versailles, galerie des Batailles, Versailles (78), www.chateauversailles.fr, jusqu’au 6 septembre 2009.
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La guerre hier et aujourd’hui
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°615 du 1 juillet 2009, avec le titre suivant : La guerre hier et aujourd’hui